Cela fait plus de cinquante ans que la secte raëliste existe : si elle est bien plus discrète aujourd’hui, elle est source de nombreux malheurs. La série documentaire Raël : le prophète des extraterrestres sur Netflix retrace son histoire.
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Synopsis de Raël : le prophète des extraterrestres
« Adeptes, détracteurs et Raël lui-même sont interviewés dans cette série documentaire qui suit l’évolution d’une religion inspirée par les extraterrestres devenue secte controversée. »
Netflix
Mais qui est dont Claude Vorilhon, alias Raël ?
C’est l’histoire d’un monsieur, qui un beau jour se réveille et dit : j’ai été réveillé. Réveillé par des extraterrestres qui seraient entrés en contact avec lui. Selon ses dires, les humains auraient été créés de toute pièce dans le but de comprendre ce pourquoi ils ont été créés. À partir de là, l’homme devient un prophète et bien plus que ça, un gourou. Parce que oui : il a créé le Raëlisme, une secte (reconnue comme telle par la France) qui a rassemblé jusqu’à plusieurs milliers de « croyants ». Le tout pour le bonheur (financier et sexuel notamment) de son chef, Raël.
Raël : le prophète des extraterrestres : derrière l’ordre religieux, la secte
Ce qui est important dans la lutte contre les dérives sectaires et les sectes, c’est de montrer que n’importe qui « peut tomber dedans ». On a beau pouvoir critiquer cette série (et à juste titre), il faut rappeler qu’elle peut représenter un intérêt public, et pas uniquement contre le Mouvement raëlien, mais aussi contre d’autres sectes. Il faut montrer l’emprise qui arrive petit à petit autour des adeptes : qu’elle soit financière, sociale, sexuelle, etc. On ne devient pas un « ultra » du jour au lendemain, et il n’y a pas que les convaincus qui deviennent convaincus.
Pédophilie, escroquerie financière, manipulation sexuelle, éloignement social et familial, clonage, tout y passe dans la série et c’est une bonne chose. Pour autant, Raël : le prophète des extraterrestres se veut assez nuancée. On donne la parole à Claude Vorilhon, à Brigitte Boisselier ainsi qu’à d’autres adeptes. Parce qu’au fond, le Mouvement raëlien n’a pas causé que du tort et était même en avance sur la société dans certains points. Cela n’enlève toutefois en rien au mal qu’elle a commis, mais cela permet de comprendre la secte dans son ensemble et ça reste louable.
Ce que ne dit pas la série documentaire
Cependant, Raël : le prophète des extraterrestres ne dit pas tout. Comme l’a écrit Arrêt sur images, il y a plein de choses qui n’ont pas été racontées. Il y a déjà toute la partie sur la genèse de Raël qui est racontée très rapidement et notamment sa « vie d’avant ». Ensuite, il y a le système politique des Raëliens, qui reposait sur les gènes ainsi que sur le quotient intellectuel. En d’autres termes : vos droits étaient moins élargis si vous aviez un QI en dessous de la moyenne. Pareil pour les accusations de pédophilie : c’est un sujet très important et pourtant, on n’en parle que sous le prisme de son traitement médiatique.
On ne parle pas non plus vraiment (ou en tout cas pas assez) des « repentis », des ex-Raëliens, qui sont pourtant nombreux. Cela aurait été intéressant de davantage les interroger, de se demander ce qu’ils sont devenus, comment est-ce qu’ils ont renoués des liens sociaux extérieurs au mouvement. Certes, parler de Raël, le personnage, est primordial, mais ce qu’il y a de plus important, ce n’est pas un escroc, mais bien ses victimes.
Ce qu’il faut retenir de Raël : le prophète des extraterrestres
Au final, j’ai adoré cette mini-série documentaire. J’ai probablement un goût voyeuriste et coupable pour ces thématiques-là, sur des personnes qui paraissent « illuminées », en marge de la société. J’ai également peur de ce que les sectes peuvent faire à mes semblables, d’autant plus dans un contexte d’utilisation généralisée des réseaux sociaux. C’est pourquoi cette série documentaire peut être importante à regarder et à faire connaître, malgré ses manquements. C’est pourquoi aussi je vous conseille vivement d’aller écouter la série Dans l’enfer des sectes d’Affaires sensibles, qui parle d’autres exemples de sectes probablement pires.