Alors que le Front Populaire se forme autour de tous les partis de la gauche, des voix s’élèvent justement à gauche pour s’y opposer, ou du moins y poser des conditions pénibles et ubuesques à un peu plus de deux semaines des élections. Ils participent au jeu d’Emmanuel Macron et du Rassemblement National en faisant cela.
Le Front Populaire fait peur à Macron et à Le Pen : il doit tenir
Quand Emmanuel Macron a annoncé la dissolution de l’Assemblée nationale dimanche soir après sa défaite aux européennes, il a surpris tout le monde, y compris son propre camp. Que ce soit la présidente de l’Assemblée Yaël Braun-Pivet, le Premier ministre Gabriel Attal, les députés Renaissance et même ses militants, beaucoup n’étaient pas d’accord avec cette décision. Du côté du Rassemblement National, cela semble être une aubaine : c’est pourquoi il cherche à discuter avec Les Républicains (mais a refusé de collaborer avec Reconquête).
Alors que le Front Populaire s’est formé, tous ses adversaires ont dénoncé cette opération, remettant en cause la participation de La France Insoumise et de Jean-Luc Mélenchon, le traitant notamment d’antisémite notoire. Une verbe honteuse pour des politiques qui savent très bien que le véritable antisémitisme a toujours été du côté de l’extrême-droite. Quand Renaissance, la droite et le Rassemblement National tremble, à n’en pas douter, c’est qu’il se passe quelque chose d’intéressant.
Rester dans les négociations coûte que coûte
On le sait, le Front Populaire a les armes pour récupérer énormément de sièges à l’Assemblée nationale et la Nupes, dont les partis sont peu ou prou les mêmes, avait déjà réussi à le faire quelque peu, à une époque où la gauche était totalement à la ramasse. Un candidat unique par circonscription, en plus d’un sursaut démocratique et de participation aux élections, c’est la garantie d’au moins en envoyer énormément au second tour.
C’est pour ça que ce Front Populaire doit tenir. Ceux qui font pression pour son implosion sont les ennemis de la gauche. Celui qui fait durer le suspense de manière inutile pour le moment, c’est Raphaël Glucksmann, restant dans le suspense, pour qui « l’union ne peut pas se faire au prix du renoncement aux principes et nous avons posé des points clairs. » Il mentionne : « le soutien à la construction européenne, l’aide militaire à la résistance ukrainienne, la suppression de la réforme des retraites et de l’assurance chômage, l’accélération de la transition écologique, le refus de la brutalisation du débat public ». Pourtant, tous ces points, le Front Populaire entend aussi les avoir. Jouer au jeu des pressions politiques concernant ce mouvement est dangereux de la part du responsable de Place Publique et ça, personne n’en est dupe. Il souhaite juste gratter des sièges et des ministères à LFI, ce qui est au vu de l’instant politique que nous vivons, pathétique. L’heure est et doit rester à l’union.
Les politiques de gauche qui n’iront pas au Front Populaire seront désavoués à vie
Ce qui ouvre la porte à des anticipations plus alarmistes, mais néanmoins pas impossibles. Si la gauche perd, que l’extrême-droite gagne et gouverne en France, ce sera peut-être la fin de la gauche pour un petit paquet d’années. Au-delà du jeu politique un peu grisant qui se déroule sous nos yeux, il y a la politique : à savoir des lois, qui nous concernent, et qui pourraient être changées par un Rassemblement National raciste, xénophobe et même incompétent.
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Qu’on se le dise entre « gauchiasses » : nous ne pardonnerons pas les partis politiques et leurs dirigeants qui ne rallieront pas le Front Populaire, ou du moins qui l’empêcheront de largement se déployer. Nous serons alertes, nous garderons en mémoire les visages et les noms de ceux qui n’auront pas sur prendre leurs responsabilités à un moment charnière de la Vème République. Ceux-là seront désavoués à vie.