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Princesse Mononoké : pas d’écologie pour la nuance

princesse mononoké

Vingt-six ans après sa sortie, le message écologiste de Princesse Mononoké est plus fort que jamais. S’il est évident et important, ce n’est pas le seul message de ce film d’animation produit par le studio Ghibli et Hayao Miyazaki. La nuance est peut-être la valeur la plus chère apportée par ce film.

Synopsis de Princesse Mononoké

« Japon, XVe siècle. Jadis protégée par des animaux géants, la forêt se dépeuple à cause de l’homme. Blessé par un sanglier rendu fou par les démons, le jeune guerrier Ashitaka quitte les siens et part à la recherche du dieu-cerf qui seul pourra défaire le sortilège qui lui gangrène le bras. Au cours de son voyage, Ashitaka rencontre Lady Eboshi, à la tête d’une communauté de forgerons, qui doit se défendre contre ceux qui lui reprochent de détruire la forêt pour alimenter ses forges. Parmi ses pires ennemis se trouve San, une jeune fille sauvage élevée par des loups, aussi appelée « Princesse Mononoké », la princesse des spectres… »

Allociné

L’humanité peut-elle communier avec la nature ?

C’est là tout le propos de Pincesse Mononoké : l’humanité, avec son évolution, notamment technique, engendre des travers. Le développement de la technique entraîne des dérives, sur l’exploitation des travailleurs, mais surtout sur l’exploitation de la nature. On exploite ses ressources pour produire, On produit pour exploiter la nature.

On exploite la nature pour dépasser sa condition humaine : c’est la raison pour laquelle on veut tuer le Dieu-Cerf. L’humanité veut s’emparer de son pouvoir d’immortalité, pour l’être à son tour. Une idée qui semble mauvaise avec le recul, mais comment en vouloir à ces êtres humains ? Certains d’entre eux ne veulent pas mourir.

Personne n’est vraiment méchant ni égoïste

Ce que j’ai profondément apprécié dans Princesse Mononoké, au-delà de son message écologiste, c’est la nuance de chaque camp, de chaque personnage. Au fond, aucun camp n’est réellement mauvais, que ce soient les sangliers, les loups, la communauté de la forge, les samouraïs, etc. Le chasseur montré au début, même s’il se révèle le plus méchant du film, n’est pas montré comme tel au début. Loin d’être un piège de la part de Princesse Mononoké à la manière de Rashomon, c’est plutôt la volonté de montrer de la nuance.

Chacun veut défendre son camp, sans profondément vouloir empiéter sur les autres. Chacun a ses valeurs, ses modes d’action : ce sont ces différences qui entraînent dans le film toute l’histoire, tous ces combats. Miyazaki a su dépasser une vision manichéenne qu’on retrouve trop souvent dans les films d’animation, surtout ceux adressés aux enfants.

L’important, c’est surtout de vivre ensemble

C’est alors là que se trouve la richesse du film : le vivre ensemble. Et c’est probablement le plus dur à faire : comment créer des compromis entre des camps aux codes différents (ici, ce sont même les espèces d’êtres vivants qui sont différentes) ?

Ce film d’animation ne montre pas que c’est facile : toute son histoire est justement basée sur le fait que différents camps n’arrivent pas à s’entendre, ni même à communiquer. Mais une fois que tout cela se met en place (non sans en payer le prix), Princesse Mononoké nous montre aussi que c’est possible.

Que retenir de Princesse Mononoké ?

Un autre aspect que je n’ai pas abordé, c’est celui du féminisme. Au travers de Dame Eboshi, Miyazaki met en avant les femmes ainsi que leur force de travail. Dans son film, elles sont même parfois plus fortes que les hommes, fabriquent et manipulent des armes, protègent leur camp.

Évidemment, je ne peux que saluer l’animation et les dessins de Princesse Mononoké, qui montrent l’esprit enfantin et l’imagination qu’on devrait tous conserver le plus longtemps possible. C’est très basique de dire ça, mais je trouve quand même que c’est vrai !

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