Ce jeudi, Complément d’enquête se penchait sur les hooligans, à savoir ces « fans » de football qui ne peuvent s’empêcher d’agresser ceux qui ne sont pas dans leur camp. Un phénomène qui gangrène le football avec des violences de plus en plus intenses, et un État et des clubs qui manquent de moyens pour y faire face.

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Synopsis de Hooligans : Ramener le foot à la raison !

« Qu’arrive-t-il au foot français ? L’ultra-violence est-elle de retour ? Les clubs et les autorités font-elles tout pour la contenir ? A la veille de l’Euro 2024, enquête sur les hooligans, ces hommes de tous âges, souvent proches de l’extrême-droite, pour qui aimer son équipe signifie haïr celle d’en face. Rixes organisées, saluts nazis ou cris de singe : le phénomène est multiple, la menace bien réelle. Selon les policiers spécialisés, les incidents sont aujourd’hui moins nombreux qu’avant, mais beaucoup plus violents. Et souvent éloignés des stades. De Nantes à Lyon, en passant par les tribunes de Lille, Tours ou Bruxelles, « Complément d’enquête » fait le tour des stades et de leurs particularités : tribunes incontrôlables, militants néonazis, sécurité défaillante, stadiers inefficaces et autorités publiques parfois défaillantes. »

France Télévisions

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Les hooligans se construisent en communautés et deviennent des institutions

Ce qui m’a le plus choqué dans ce documentaire, c’est à quel point les hooligans de différentes villes ont construit des communautés. Associations, signes de ralliement, tatouages, cagoules, vocabulaire, réunions, etc. L’une des scènes les plus impressionnantes et qui montre à quel point ces hommes violents sont déconnectés du football, c’est lorsqu’ils s’affrontent bien loin du stade. Une équipe contre l’autre, habillés en noir ou en blanc selon l’équipe (pour différencier les deux camps), sur un sentier qui semble être dans la forêt. Et là, ils se foncent dessus et commencent à se frapper.

Le football a évidemment disparu de cette scène, on n’aime pas son club sportif, on aime juste la communauté à laquelle on appartient. Le plus souvent, les hooligans sont des hommes blancs cisgenres, issus de mouvances d’extrême-droite, voire néonazies. Signes SS, salut à trois doigts (ou salut de Kühnen), saluts nazis, drapeaux à croix gammée, etc. difficile de se tromper.

Qu’est-ce qui justifie cette violence ? Rien, évidemment

Au-delà de quelques hommes qui se frappent entre eux et dont c’est la passion (autant qu’ils se fassent du mal entre eux), le véritable problème, c’est qu’ils frappent et agressent d’autres supporters, parfois même de leur propre camp. Familles, personnes âgées, jeunes : tout le monde peut être pris à partie. On a du mal à se rendre compte du pourquoi est-ce qu’ils font ça.

D’un autre côté, l’Etat et la justice ne paraissent pas suffisants pour enrayer le phénomène des hooligans. Les interdictions de stade sont encore trop rares : 300 personnes seulement sont interdites de stade. Les obligations de pointage en commissariat les soirs de match ne sont pas assez effectifs et la police a trop de mal à identifier les malfaiteurs. En bref, il y a encore du travail à faire là-dessus. Comme le raconte Complément d’enquête, si les agressions sont moins nombreuses, elles sont de plus en plus violentes.

Le documentaire Hooligans : Ramener le foot à la raison ! est disponible gratuitement et en intégralité sur France.tv.