7. Koğuştaki Mucize est un film triste, mais magnifique. Il raconte l’histoire d’une tragique injustice en Turquie dans les années 80, à une époque où la peine de mort était.
Pas de spoilers ici !
Synopsis de 7. Koğuştaki Mucize
Séparé de sa fille, un père avec un handicap mental doit prouver son innocence lorsqu’il est arrêté pour le meurtre d’une enfant.
7. Koğuştaki Mucize : une tragédie du XXème siècle presque théâtrale
L’histoire de Memo peut se comparer à une tragédie comme on l’entendait dans le théâtre. En 1983, Memo va être accusé du meurtre d’une petite fille, ce qui est faux, c’était un accident. Il se retrouve en prison, dans la cellule 7 en compagnie d’autres prisonniers ici depuis quelques mois, quelques années. Cependant, cela ne s’arrête pas là : il est condamné à mort. Durant tout le film, on assiste à des rebondissements, des avancées dans l’histoire ; mais à tout moment, elle reste tragique, injuste. Comme la vie ? Peut-être, à vous de réfléchir.
Un pathos trop appuyé ?
7. Koğuştaki Mucize s’appuie sur les émotions, énormément, tout au long du film. Un parti pris assumé et qui fonctionne bien. Sans vraiment aller trop loin, on est ému, parfois jusqu’aux larmes durant les scènes qui s’enchaînent à l’écran. Des scènes tragiques, appuyées évidemment, parfois légèrement trop, mais cela reste équilibré. Sans nous laisser trop respirer, ce pathos est palpitant, jusqu’à la dernière image du film.
Le fait que le film insiste trop, par ses plans et par le jeu des acteurs, mais aussi par les différentes situations peut en gêner certains. Et c’est entièrement compréhensible, si cela vous rebute, vous serez dérangés pendant le visionnage. Mais pour les autres, ce seront des émotions décuplées, plus grandes que dans de nombreux autres films.
Ce n’est d’ailleurs pas la musique qui va vous empêcher de ressentir des émotions, au contraire. Elle est ici très importante, voire indispensable ; elle appuie des scènes, leur donne un caractère plus lourd, plus solennel.
Memo, un fou pas si ridicule
Dans les premières dizaines de minutes de 7. Koğuştaki Mucize, Memo est très peu considéré, on le dit fou, immature. Souffrant d’un handicap mental, il n’est pas comme les autres mais arrive à vivre avec, grâce à sa mère qu’il aide comme il peut. Pour autant, il est dès le début (de notre point de vue), un personnage hyper attachant, très humain finalement. Rempli d’amour, de joie et de rêves, il dénote avec les autres personnes de son âge ; il est seulement différent. Si nous le savons, les autres personnages eux, ne s’en rendent pas vraiment compte.
C’est quelque chose que l’on voit très bien lorsque Memo arrive en prison ; dans la cellule 7, il n’y a que des « gros bras » et des vieillards. Alors, on le dit fou, incapable, maladroit, mal-élevé. Mais au fur et à mesure de l’histoire, ses qualités humaines ressortent, son innocence est touchante pour ses compagnons de cellule. En fait, sa maladie mentale, son destin tragique et l’histoire de famille (et surtout de sa petite fille) en font quelqu’un qu’on veut, qu’on doit aider, par tous les moyens possible, même dans une cellule de prison.
7. Koğuştaki Mucize, une tragédie cinématographique à voir
N’empêche, du cinéma turc, on n’en voit pas tellement. 7. Koğuştaki Mucize lui rend cependant un grand hommage avec des acteurs au jeu excellent, ils ne nous sortent à aucun moment du film et leurs pleurs (assez nombreux) sont vraiment prenants.
On dit de ce film qu’il fait pleurer, et on comprend facilement pourquoi en le regardant. Si l’histoire contient quelques ratés et incohérences sur certains points (pas les sujets principaux heureusement), elle n’en reste pas moins belle, soulignée par un esthétisme plutôt poétique.