britannicus

Britannicus, une pièce de Jean Racine

Parlons de Britannicus, un des classiques du théâtre français écrit par Jean Racine et qui relate une histoire antique de l’Empire romain.

Jean Racine, dramaturge français

Jean Racine est né en décembre 1639 et est mort en avril 1699. C’était un dramaturge et poète français ; il occupait d’ailleurs le fauteuil 13 de l’Académie française et était membre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres. Ayant reçu une éducation littéraire et religieuse, il a décidé de se lancer dans les lettres. Outre ses traductions de texte, il est surtout connu pour ses pièces de théâtre appartenant au style classique, qui portent pour la plupart sur des histoires antiques (reprises notamment d’Euripide), des œuvres dramatiques telles que Phèdre, Andromaque, Alexandre le Grand ainsi que Britannicus.

jean racine

Résumé de la pièce Britannicus

Britannicus est une pièce tragique en cinq actes rédigés en vers (soit 1 768 alexandrins) qui a été représentée pour la première fois le 13 décembre 1669 à l’Hôtel de Bourgogne à Paris. Voici un résumé du contexte dans lequel se situe la pièce (Britannicus (Racine), Wikipédia) :

« L’empereur Claude a eu de Messaline un fils, Britannicus, avant d’épouser Agrippine et d’adopter Néron, fils qu’Agrippine a eu d’un précédent mariage. Néron a succédé à Claude. Il gouverne l’Empire avec sagesse au moment où débute la tragédie. Racine raconte l’instant précis où la vraie nature de Néron se révèle : sa passion subite pour Junie, fiancée de Britannicus, le pousse à se libérer de la domination d’Agrippine et à assassiner son propre frère. »

britannicus

L’époque et le contexte de l’histoire

Britannicus est né en 41 et est mort en 55, soit à l’âge de 13 ans, ce qui ne paraît pas du tôt dans la pièce de Racine. En réalité, c’est surtout le contexte de l’époque qui est important. En effet, la pièce se déroule à une époque où Néron est Empereur depuis peu, mis au pouvoir par Agrippine sa mère, qui avait convaincu Claude de le mettre sur le trône alors que Britannicus était l’héritier légitime. Néron a d’ailleurs épousé Octavie, sœur de Britannicus. Néron étant jeune, il est facilement manipulé par sa mère, qui détient réellement le pouvoir, et c’est ce qu’elle faisait déjà auparavant avec Claude (elle l’avait d’ailleurs empoisonné, ce qui était sa spécialité). La pièce se déroule à partir du moment où Néron souhaite sortir du joug de sa mère et emprisonne Junie, amante de Britannicus.

La pièce va avoir pour but et enjeu la rivalité entre deux hauts placés de la société romaine, frères par alliance. Néron, de nature peut-être égoïste, souhaite se débarrasser de celui qu’il considère comme son rival, comme il le dit dans le vers resté célèbre (vers 1314, acte IV scène 3) :

« J’embrasse mon rival, mais c’est pour mieux l’étouffer »

Britannicus, Racine

Il sait en effet que si Claude l’a reconnu comme son fils, il ne l’a pas choisi en tant qu’héritier, contrairement à Britannicus. Il l’empoisonne donc pour s’en débarrasser et ainsi être le seul à pouvoir être à la tête de l’Empire. Un empoisonnement qui sera exécuté par Narcisse qui va lui se faire accuser.

Narcisse qui joue d’ailleurs le rôle d’intermédiaire entre Britannicus et Néron, il se confie aux deux tout en n’ayant pas réellement de véritable position, jusqu’au dénouement final. Une position qui rappelle fortement Sacha Filippov, qui est un personnage du film Stalingrad (il a réellement existé) et qui est espion pour les deux camps lors de la célèbre bataille de la Seconde Guerre mondiale ; dans ce film on ne connaît pas non plus réellement son camp jusqu’à un certain temps : sa mort.

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Les enjeux contemporains similaires à Britannicus

Cette histoire de rivalité entre deux personnes pour accéder au pouvoir peut rappeler les élections présidentielles qu’on connaît dans les sociétés modernes, où les candidats n’hésitent pas à s’attaquer entre eux afin de se discréditer : une réalité bien lointaine de l’utilisation de poison pour arriver à ses fins. Une rivalité que l’on peut retrouver dans le film Citizen Kane.

On peut aussi voir dans la démarche de Racine une certaine « manipulation » de l’Histoire, dans le cas de Britannicus l’auteur y a rajouté une intrigue avec une dimension psychologique et sentimentale (notamment via Junie, élément clé de la pièce) en plus de celle politique. Une chose que l’on voit beaucoup aujourd’hui et ce dans diverses œuvres d’arts : films, séries, cinéma. Elles reposent sur des faits historiques et rajoutent d’autres couches pour rendre ces histoires intéressantes. Cela pose évidemment la question de la conformité à la réalité ; d’un côté on peut se dire que c’est mauvais puisque cela modifie les faits, de l’autre on peut considérer que c’est une bonne chose puisque cela permet aux gens de s’intéresser facilement à l’Histoire.

Voici une représentation de la pièce en accès gratuit :


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