Une rumeur circule et dit que les retraites des cheminots sont financées à 60% par l’État. Une fausse information qui vient stigmatiser encore plus ceux qui font rouler nos trains, alors que le problème est ailleurs.

Pourquoi cette rumeur sur les retraites des cheminots est fausse

Le directeur de l’association Contribuables Associés, Benoît Perrin, s’est insurgé contre le régime spécial des cheminots, qui serait financé à 60% par l’État, dans le numéro du 23 novembre dernier du Figaro Magazine. Il mettait en cause le fait que l’État verserait 18 000 euros par cheminot chaque année, notamment à cause des départs anticipés. Un privilège trop grand pour celui qui dirige l’association de contribuables. Seulement, cela ne concerne que les travailleurs partis à la retraite avant 2020 et la suppression de ce régime spécial. Si l’État le finance, c’est surtout parce qu’il est déficitaire à cause de la démographie. Sur les 5,3 milliards d’euros de retraites des cheminots en 2017, 2,2 milliards étaient liés à ce problème. Seulement un milliard d’euros était lié aux avantages spécifiques des cheminots, soit 20% du coût total.

Et si le problème était ailleurs ?

La vraie raison de pourquoi l’État finance les retraites des travailleurs SNCF, c’est parce qu’ils ne sont plus assez. Un système qui est d’ailleurs progressivement supprimé : le problème n’existera plus dans quelques années. Sauf que le souci, c’est qu’on manque justement de cheminots, sinon le problème n’aurait jamais existé.

La faute à un pouvoir public pas assez puissant pour la SNCF, ouvrant à la concurrence alors que ce n’est pas la bonne chose à faire. Il faudrait au contraire investir dans ce mode de transport rapide, qui fait la fierté de la France, rouvrir des lignes, subventionner davantage, pour rendre le train plus accessible, tout en taxant l’avion. Le train reste l’avenir et si l’État veut faire partie de notre avenir, il doit participer au train.