Quand la vie d’un homme s’arrête, est-ce que l’univers s’arrête ? Life of Chuck interroge la vie autour d’un cocktail de questions métaphysiques, agrémenté de quelques pas de danse.
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Synopsis de Life of Chuck
« La vie extraordinaire d’un homme ordinaire racontée en trois chapitres. Merci Chuck. »
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Être horrifié et danser, c’est surtout être humain
Par sa froideur parfois, ses mouvements vifs, ses bruitages sourds et puissants, ou sa musique entêtante, Life of Chuck adopte parfois des codes de l’horreur. C’est d’autant plus le cas avec ses personnages, dont les acteurs jouent excellemment cette émotion, de même pour l’angoisse. Si le début est un scénario-catastrophe contemporain, le réalisateur Mike Flanagan en fait juste assez : ce sont les personnages qui font monter cette angoisse, par les nombreux journaux télévisés dont il aurait pu agrémenter son film. L’horreur n’est (presque) jamais montrée directement et c’est un régal, pour tenir en haline dans le film, et pour renforcer cette peur.

D’un autre côté, Life of Chuck fait quasiment office de comédie musicale (sauf dans son premier chapitre). Ça danse, ça danse et ça danse, sur tous les styles : rock, jazz, samba, etc. Sur des scènes très courtes, mais dont la (le) portée est très grande. Les couleurs sont immédiatement plus chaudes par rapport à ces scènes d’« horreur ». Par sa mise en scène, ses personnages et ses dialogues, Life fo Chuck se montre ambivalent, imparfait, comme les humains.
Que dire de Life of Chuck ?
En vérité, puisqu’il s’agit d’une adaptation par Mike Flanagan du court roman La Vie de Chuck de Stephen King (que je n’ai pas lu), difficile de parler de ce film. Son découpage en trois actes le rend encore plus complexe à décrire. Trois actes qui ont bien un ordre (que je ne donnerai pas ici), et qui se répondent intelligemment entre eux : cette œuvre a une formidable capacité à se répondre à elle-même et c’est plaisant. D’autant plus que Life fo Chuck a pour ambition de poser des questions métaphysiques, sur le fait que l’être humain n’est qu’une poussière par rapport à l’univers, un grain de sable perdu dans le vide.

Sauf que l’histoire s’emmêle parfois dans ce qu’elle a elle-même tissé : j’ai noté quelques longueurs dans le film (oui, même avec son découpage). C’est d’ailleurs dommage que le personnage de Chuck, justement, ne soit pas assez approfondi. D’autant plus qu’au final, le dénouement, s’il est glaçant, n’en est pas moins humaniste et sans vraie prise de position. Du moins une prise de position radicale. Le film a beau être poétique et lumineux à souhait, il manque un peu de puissance, notamment sur la fin. Life of Chuck nous dit que face aux étoiles de l’univers, dansons sous la nuit.
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