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Roland Barthes : une petite note de recherche

Qui est Roland Barthes ? Quelles oeuvres a-t-il réalisé durant sa carrière ? Comment comprendre ce personnage complexe ? Note de recherche sur Roland Barthes.

Qui est Roland Barthes ?

Roland Barthes est un philosophe, critique littéraire et sémiologue français, directeur d’études à l’École pratique des hautes études et professeur au Collège de France. Il fut l’un des principaux animateurs du poststructuralisme et de la sémiologie linguistique et photographique en France. Il est né le 12 novembre 1915 et est mort 26 mars 1980.

« J’aime, je n’aime pas »

Il a réalisé des œuvres très originales, comme « J’aime, je n’aime pas », qui est un article de Roland Barthes par Roland Barthes. Ce livre est un autoportrait plus qu’une autobiographie, voici un extrait : « J’aime : la salade, la cannelle, le fromage, les piments, la pâte d’amandes, l’odeur du foin coupé (j’aimerais qu’un « nez » fabriquât un tel parfum), les roses, les pivoines, la lavande, le champagne, des positions légères en politique, […] ».

Ce qu’il a dit à propos de son œuvre « Il supporte mal toute image de lui-même, souffre d’être nommé. Il considère que la perfection d’un rapport humain tient à cette vacance de l’image : abolir en soi, de l’un à l’autre, les adjectifs ; un rapport qui s’adjective est du côté de l’image, du côté de la domination, de la mort. ». Dans « J’aime, je n’aime pas », il dresse tout simplement une liste de choses qu’il aime et de choses qu’il n’aime pas, afin de mettre en évidence le fait que l’exercice n’aie pas de sens, mais surtout pour montrer la pluralité des goûts dans la société et le fait qu’on ne puisse réagir à ça : on se retrouve obligé de supporter ce que dit Roland Barthes. C’est d’ailleurs ce qu’il conclut après sa liste de ce qu’il aime et de ce qu’il n’aime pas : « J’aime, je n’aime pas : cela n’a aucune importance pour personne; cela, apparemment, n’a pas de sens. Et pourtant tout cela veut dire : mon corps n’est pas le même que le vôtre. Ainsi, dans cette écume anar­chique des goûts et des dégoûts, sorte de hachurage distrait, se dessine peu à peu la figure d’une énigme corporelle, appelant complicité ou irrita­tion. Ici commence l’intimidation du corps, qui oblige l’autre à me supporter libéralement, à rester silencieux et courtois devant des jouissances ou des refus qu’il ne partage pas. ».

Mythologies, par Roland Barthes

Autre œuvre assez originale : en 1957, il publie une série de chroniques qui se présente comme des exercices de sémiologie appliquée. Le principe : se livrer à un travail de décodage sur des images ou des objets de la vie quotidienne. Par exemple, il va parler du bifteck – frites, décoder ce plat et les valeurs/concepts qu’il y a derrière : « Le bifteck participe à la même mythologie sanguine que le vin. C’est le cœur de la viande, c’est la viande à l’état pur, et quiconque en prend, s’assimile la force taurine. » « Manger le bifteck saignant représente donc à la fois une nature et une morale. » « National, il suit la cote des valeurs patriotiques : il les renfloue en temps de guerre, il est la chair même du combattant français, le bien inaliénable qui ne peut passer à l’ennemi que par trahison. »

A travers ces deux exemples, on voit que Roland Barthes aime s’exercer à des choses assez surprenantes au premier regard, mais qui sont en fait de véritables travaux de recherche et de déconstruction de notre langue et de sémiologie.


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