Jusqu’au 31 décembre 2023, le Centre Pompidou organise une exposition se voulant être « la plus grande collection d’art moderne et contemporain en Europe ». Une « Collection moderne et contemporaine » que j’ai pu visiter, voici mes quelques impressions. Le musée m’avait d’ailleurs permis de découvrir le dessinateur de BD Chris Ware.
La « Collection moderne et contemporaine », c’est quoi ?
« Visitez la plus grande collection d’art moderne et contemporain en Europe. De travées en coursives, de salles en couloirs, découvrez les mouvements fondateurs de l’histoire des arts des 20e et 21e siècles, ainsi que les œuvres iconiques ayant profondément marqué la modernité. Accrochage chronologique, salles monographiques et thématiques alternent et vous invitent à appréhender les moments-clés de plus d’un siècle de création. »
Centre Pompidou
En plus de cela, le musée propose une série de podcasts audio pour en apprendre davantage sur les oeuvres présentées :
Les artistes de référence exposés
La Collection moderne et contemporaine propose des œuvres d’artistes de référence :
- Henri Matisse
- Marc Chagall
- Joan Miro
- Constantin Brancusi
- Vassily Kandinsky
- Piet Mondrian
- Sonia Delaunay
- Yves Klein
- Fernand Léger
- Otto Dix
- Marcel Duchamp
- Frida Kahlo
Mes petites découvertes de la Collection moderne et contemporaine
Parmi les artistes qui m’ont marqué durant mes visites, il y a Maurice Vlaminck. Il peint avec une ardeur au quotidien, une sorte de rage qui engendre des couleurs vives et des formes pas forcément prononcées, mais des coups de pinceau visibles. C’est comme ça qu’il exprime et extériorise ses sentiments. L’exposition retranscrit certaines citations de Vlaminck qui parle justement de cette ardeur.
Il y a aussi les Clown de Georges Rouault, dont on peut faire un parallèle avec l’utilisation contemporaine de l’emoji clown. On l’utilise pour exprimer le fait qu’on s’est fait avoir, qu’on est le « clown » d’une situation, le dindon de la farce, celui dont on rigole pour ce qu’il fait et pas pour ce qu’il est vraiment. Rouault unit dans beaucoup de ses tableaux le grotesque et la tragique pour montrer que ces deux « traits » sont liés chez les humains.
Ensuite, on peut parler de Léon Tutundjian, qui a une manière de pointiller ses dessins pour créer une texture très particulière. Le résultat attire réellement l’œil et rappelle les techniques d’impressions des comics (qui sont arrivées plus tard). Avec ses formes géométriques, on dirait des plans, des représentations de l’univers ou de l’espace. Ses dessins ne représentent pour autant pas forcément des étoiles ou des planètes, mais des formes plus organiques.
Développer sa réflexion sur l’art contemporain
La visite de cette Collection moderne et contemporaine peut vous prendre jusqu’à six heures, si vous regardez chaque œuvre en détail tout en lisant les explications données. Un temps propice à la réflexion sur l’art contemporain. Il peut être facile de dénigrer ces œuvres en disant qu’elles n’ont rien d’artistiques et ont été créées dans l’unique but d’en tirer profit. Ce qui n’est pas forcément faux d’ailleurs, certains artistes, notamment présentés au Centre Pompidou, l’ont revendiqué. Bien des œuvres dans cette exposition sont tout bonnement médiocres et n’ont pas réellement d’intérêt artistique et/ou esthétique.
Mais l’exposition offre les éléments pour se poser une question : l’art contemporain est-il médiocre parce que l’époque l’est et par extension, l’art contemporain représente la société telle qu’elle l’est, ou alors est-il intrinsèquement mauvais ? En réalité, il n’y a pas de vraie réponse à cette question : cela dépend des artistes, des œuvres.
Pour autant, cette « Collection moderne et contemporaine » propose un excellent panorama de l’art contemporain, dans un ordre chronologique qui commence au début du XXème siècle pour arriver à nos jours. Ce panorama est si large que je suis sûr que vous y trouverez votre bonheur. Au fil des salles, on découvre un artiste, un mouvement, des techniques différentes. Il y a d’ailleurs un gros plan sur l’art ukrainien, alors que la guerre en Ukraine est toujours active. De quoi découvrir autre chose que l’art franco-français très représenté dans cette exposition.