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JFK : le président des États-Unis a-t-il été tué par les services secrets américains ?

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En 1968, le procureur de La Nouvelle-Orléans Jim Garrisson émet l’hypothèse d’une conspiration pour l’assassinat du Président des États-Unis John Fitzgerald Kennedy (JFK) qui aurait été tué par les services secrets américains et par un establishment de la bureaucratie américaine.

Un autre film retrace l’assassinat de JFK : Jackie, qui se concentre sur la femme du président.

Le synopsis de JFK

« Suite à l’assassinat du président John F. Kennedy, le procureur de la Nouvelle Orléans, Jim Garrison remet en cause le rapport du commissaire Warren. Ce dernier avait clôturé l’affaire en trouvant le parfait coupable, Lee Harvey Oswald. Pourtant avant d’être abattu par un tireur isolé, le suspect avait toujours nié sa culpabilité. Pour Garrisson, il est impossible que l’homme ait agi seul. Persuadé qu’un complot se trame, Garrison explore des pistes occultées et comprend vite que la CIA, le FBI et le Pentagone ont joué un rôle déterminant dans cette affaire. Prêt à tout pour faire éclater la vérité au grand jour, le procureur devient très vite l’homme à abattre.. »

Des incohérences dans le rapport de la Commission Warren

Tout débute par des incohérences relevées par Jim Garrisson dans les écrits des rapports de la Commission Warren concernant les circonstances de l’assassinat de JFK et celles des enquêtes menées par rapport à Lee Harvey Oswald. Comprenant qu’Oswald n’a pas pu agir seul, il émet l’hypothèse d’une conspiration, d’un assassinat effectué par plusieurs personnes. Au fil de ses recherches, il remonte sur la mafia anti-cubaine mais aussi les services secrets avec des organisations puissantes comme le FBI, la CIA, le Pentagone et même la Maison Blanche. Kennedy aurait été tué parce qu’il avait annulé l’invasion de Cuba et avait commencé le retrait des troupes au Vietnam (la guerre du Vietnam est d’ailleurs traitée dans Apocalypse Now). À partir de là, rétablir la vérité va devenir sa priorité, quitte à en oublier famille et amis. Cette enquête le prend aux tripes, attaché à la vérité, ce procureur va tout faire pour éviter que son pays ne bascule dans le fascisme.

La reconstruction d’une conspiration dont on ne saura jamais si elle est vraie

Cette enquête, il va la mener avec son équipe. Des années après l’assassinat, il faut enquêter, chercher des informations, interroger des témoins. Ce n’est pas facile : certains sont morts, d’autres ont oublié et d’autres encore refusent de parler par peur de représailles. Après des efforts longs et fastidieux, Jim Garrisson pense réunir assez d’éléments pour accuser Clay Shaw, homme d’affaires réputé, de conspiration.

Une question de point de vue

Tout au long du film, on découvre des points de vue : celui d’Oswald, de Garrisson, des témoins, des coupables, de tous. Ce mélange donne lieu à un chaos sensé, construit mais incompréhensible. Les faits et témoignages déroulent tous seuls et on assiste à certaines scènes confuses où un personnage explique le déroulement des opérations en donnant des noms à la volée, que ce soit noms d’emprunts et noms civils. Une histoire à n’y rien comprendre, qui reflète bien ce qui s’est réellement passé. Selon les témoins, l’histoire est parfois totalement différente : il faut faire alors la différence entre souvenir et fait, ce qui n’est pas si simple. Le réalisateur Oliver Stone montre alors la place importante de l’interprétation dans les affaires judiciaires, encore plus lorsqu’elle sont d’une telle importance dans le cadre de l’assassinat de John Fitzgerald Kennedy.

Un mélange entre images d’archives et scènes tournées

JFK regorge d’images, qu’elles soient des images du film, tournées, avec des scènes comme on les connaît. Mais il y a aussi des scènes de reconstitution d’événements s’étant réellement déroulés, filmées d’époque ou filmées de façon moderne, en noir et blanc mais aussi en couleur. Des images d’archives ont aussi été intégrées, là aussi en noir et blanc et en couleur. Oliver Stone effectue ici un mélange incompréhensible qui nous perd sans nous perdre : on sait que quelque chose de grave se passe et que la vérité (ou au moins le sentiment de vérité) éclate. Le mélange est tel qu’il arrive à de nombreux moments qu’on ne fasse plus vraiment la différence, les images sont là uniquement pour illustrer les propos d’un personnage qui tente de reconstruire l’histoire.

JFK, un thriller politique compliqué à comprendre, mais passionnant à voir

Ces éléments visuels et scénaristiques font que JFK n’est pas évident à comprendre mais rappelle que cette théorie du complot est complexe et qu’elle intègre bien des possibilités quant aux coupables du meurtre du Président des États-Unis. Durant un peu plus de trois heures, on assiste à un enchaînement d’hypothèses qui nous font perdre la tête. Cependant, JFK a l’intelligence de remettre en cause les informations auxquelles l’accès est interdit aux citoyens d’une nation sous couvert de « sécurité nationale » ; dans un état où l’information est cachée et les contradictions des organisations gouvernementales étouffées, de la démocratie républicaine au fascisme, il n’y a qu’un pas. C’est ce que tente de démontrer Jim Garrisson dans la longue scène finale du procès de Clay Shaw avec une longue tirade passionnante sur sa philosophie politique où la vérité est centrale : on voit les émotions lui monter et c’est touchant. La volonté de trouver la vérité derrière la communication politique, c’est ce qui différencie un citoyen libre d’un citoyen muselé et JFK nous le montre bien.

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