L’année dernière sortait Civilisation, le dernier album d’Orelsan. L’occasion de revenir sur de nombreuses années de carrière dans une série documentaire : Montre jamais ça à personne. Un an après, la saison 2 est sortie et raconte l’histoire de la conception de l’album.
Synopsis de Montre jamais ça à personne, saison 2 :
« Comment faire mieux que La Fête est finie ? Devant la caméra de son frère Clément, qui capte son processus créatif comme jamais, Orelsan va devoir réinventer sa façon de faire en pleine crise sanitaire… Confinés, en manque d’inspiration, enchaînant les galères techniques et les feats hypothétiques, Orel, Ablaye et Skread doutent de finir leur prochain nouvel album dans les temps et de répondre à l’attente qu’ils ont eux-mêmes créée. »
Le confinement comme poussée créative
À l’arrivée du confinement, le nouveau studio d’Orelsan, une sorte de cabanon confortable au fond de son jardin, est terminé. Isolée de la maison, dans la nature, il n’a rien d’autre à faire. Ça tombe bien, tout au long de sa carrière, il a pris de nombreuses notes (vraiment), qu’il doit trier, avec des punchlines, des thèmes et des concepts. L’occasion de rechercher dans les archives, de retrouver des morceaux, des instrumentales, des vidéos, des images perdues dans un ordinateur. Dedans, on reconnaît ce qui a peut-être fait la genèse de la première saison. On en apprend davantage sur le processus créatif d’Orelsan et ça permet de complètement différencier la seconde saison de la première.
C’est une longue période, semée de moments d’euphorie, de doute, de bonheur, de déprime. Orelsan passe par toutes les émotions, par tous les états. Plusieurs morceaux ont droit à une petite histoire de leur création, de l’idée de départ à la finalisation, en passant évidemment par toutes les étapes de réalisation d’une chanson.
Même expérimenté, un artiste a des travers
Au début de la conception de Civilisation, Orelsan subit en quelque sorte le syndrome de la page blanche et entame des maquettes. Mais le résultat n’est pas là : les instrumentales ne sont pas bonnes et l’écriture n’est pas au rendez-vous. Et ce même avec des années de notes dans son ordinateur au compteur. Un artiste expérimenté fait aussi de mauvaises choses.
On touche peut-être là l’une des facettes importantes d’un artiste : ce dernier peut toujours se remettre en question, même après bien des projets, une carrière bien lancée. Et ce n’est pas forcément voulu et ça peut être prenant jusqu’à remettre en question le simple fait de créer.
En regardant cette saison 2 de Montre jamais ça à personne, on se rend compte que pour Orelsan, il y a deux étapes autant primordiales que difficiles dans la conception de Civilisation : le déclenchement, l’événement qui va débloquer sa créativité, ainsi que la finalisation, qui va la couper. Jusqu’à la toute fin, à quelques heures du rendu, le rappeur est encore en studio en train d’écrire. Le pire, c’est que c’est la fin d’un engagement long de plusieurs mois, dont on connaît à l’avance la date de fin. S’arrêter, c’est difficile pour lui, parce qu’il a encore des choses à dire, surtout dans la chanson éponyme qui conclut son projet.
L’importance d’un bon entourage dans la création d’un album
On retrouve les personnages d’Ablaye et Skread, compagnons de date d’Orelsan. Le premier est souvent souriant, avec la blague facile, sans pour autant être trop indulgent avec son ami. Quant à Skread, il apparaît comme une tête pensante, sur les épaules, avec une vision précise et les enjeux de Civilisation dans un coin du cerveau.
Comme dans La vérité, morceau de Lomepal en featuring avec Orelsan, les amis de celui-ci assument : certains morceaux qu’il a créés pendant le confinement sont… nuls. Seul trop longtemps, un artiste est peut-être juste mauvais.
La vie privée d’Orelsan montrée dans la saison 2 de Montre jamais ça à personne
On voit sa maison, sa famille, sa femme (ce qui est rare). Ça n’a pas aucun intérêt puisque ça met des images, des visages sur ses morceaux et de mieux comprendre l’artiste dans sa globalité, son personnage. Par moments, on dirait presque un film de famille, qu’on voit de façon un peu voyeuse. L’autre personne important de la série, c’est le frère du chanteur, le réalisateur de ce documentaire : Clément Cotentin. On voit sa famille, sa vie professionnelle et personnelle. Cela n’apporte pas grand-chose aux épisodes, si ce n’est du contexte et de l’ambiance.
Au-delà de sa vie privée, c’est aussi l’envers du décor que l’on découvre : la manière dont on produit une instrumentale, un album, mais aussi les collaborations avec d’autres artistes, dans la continuité de la première saison.
Montre jamais ça à personne, saison 2 : la fin d’une carrière ?
Cette saison 2 en quatre épisodes (trop courts !), est diffusée en 4/3, sauf pour les séquences d’interview. Une manière de filmer qui est dans l’ère du temps et rentre dans l’univers souvent plein de nostalgie d’Orelsan, un thème qu’on retrouve très souvent dans la première saison de la série. Cela permet de centrer sur les visages, sur un objet en particulier et évite d’attirer l’œil sur d’autres actions dans la scène.
On a des extraits de morceaux/maquettes créés par Orelsan qui ne sont jamais sortis, ou alors pas dans leur forme/fond finaux. Beaucoup plus d’effets spéciaux, d’images de rêves potentiels (ou réels) d’Orelsan, pour créer des métaphores en rapport avec le scénario de la série. Plein d’anecdotes, d’arrivées de personnages, de moments de galère et de réussite, c’est finalement très riche en informations, même si on a moins de storytelling que dans la première saison de la série. Ce qui est complètement normal puisque celle-ci retraçait près de 20 ans de parcours.
Cette deuxième saison (et probablement la dernière) de Montre jamais ça à personne est plutôt courte et se dévore donc encore mieux, en une soirée. Plutôt qu’une carrière comme c’était le cas dans la première saison, cette seconde série s’attarde sur le processus créatif d’un des plus grands rappeurs français qui a eu un impact considérable sur l’industrie de la musique urbaine en France.
Montre jamais ça à personne est disponible en ligne sur Prime Video.
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