Le rappeur Nekfeu est accusé de violences physiques, sexuelles et psychologiques par son ancienne femme. Cette dernière l’a fait savoir publiquement par le biais de son avocate Florence Fekom.
Le communiqué de presse de Florence Fekom qui accuse Nekfeu
Le communiqué de presse a été publié dans la soirée du 3 novembre sur ce qui serait le compte X officiel de l’avocate Florence Fekom. Celui-ci a été suspendu par X : tout récent, il aurait reçu trop d’interactions et le réseau social l’aurait désactivé pour suspicion de botting. Plusieurs personnes disent être entrées en contact avec Florence Fekom par SMS pour être sûrs qu’il s’agissait bien de son compte.
« Je suis l’avocate de la femme de Monsieur Samaras, rappeur connu sous le nom de NEKFEU. Ils ont eu un enfant. Elle l’a quitté et est actuellement partie à de nombreuses procédures l’opposant à son mari.
Ma cliente a dénoncé auprès des services de police des faits de violences psychologiques, sexuelles et physiques commis durant leur relation, soit pendant près de 4 ans.
Elle a notamment dénoncé des faits de viols perpétrés par ce dernier à son encontre à plusieurs reprises. Elle déclare l’avoir quitté enceinte pour se protéger et préserver leur enfant à naître.
Elle s’est retrouvée alitée à son cinquième mois de grossesse. Après des années vécues dans le silence et la peur, elle ne dispose plus d’autre choix que de partager cette affaire publiquement, au vu du traitement judiciaire différencié dont elle pâtit depuis plusieurs mois.
À ce jour, elle vit un véritable enfer.
Elle souffre d’un stress post-traumatique sévère qui résulte, conformément aux certificats de spécialistes dont elle dispose, des violences infligées par Monsieur Samaras.
Craignant les représailles de Monsieur Samaras, ma cliente a, dans un premier temps, signalé les faits de violences conjugales et viols sans porter plainte et sans produire les éléments à l’appui de ses déclarations.
Elle a, en juin 2024, décidé de communiquer ces éléments et est dans l’attente d’une convocation devant un commissariat, qui ne fera pas preuve d’iniquité à son encontre, pour être entendue sur ces faits.
À lire également : « Paname, le Grand Paris du rap » : différents quartiers, différentes musiques, un seul art
Comment réagir à cette affaire de violences conjugales ?
La vérité, c’est que je n’ai même pas la réponse à cette question. Évidemment, connaître toute la vie privée des artistes qu’on apprécie, ce n’est pas utile, ni même recommandable. Mais dans cette situation, celle d’un potentiel crime, il faut pouvoir le savoir. C’est d’autant plus difficile quand ça concerne un artiste de cette envergure, qui s’est souvent prononcé pour le féminisme et contre les agressions sexuelles. Cela va naturellement créer une sorte de paradoxe cognitif, j’avoue, je n’ai pas le terme exact. Comment arriver à croire que Nekfeu, rappeur qui s’est montré engagé dans ses vers, puisse faire une chose pareille ?
Comme pour d’autres artistes musicaux avant lui, comme Lomepal ou plus récemment Slimane, la priorité, c’est de croire les victimes. Si on ne les croit pas automatiquement, comment croire celles qui le sont ? Et d’ailleurs : qui sont les « fausses victimes » dont on aime tant parler ? L’autre pendant, c’est aussi de se mobiliser pour avoir une justice forte, qui enquête, qui fasse son travail de manière consciencieuse, qui nous donne une vraie réponse. C’est ce qu’il faut demander à tout prix, pour cette femme. Pour l’heure, ce qu’on peut déjà faire, c’est arrêter d’écouter les morceaux de Nekfeu, ne lui donner aucune visibilité. C’est dur pour les plus grands fans, mais c’est nécessaire et ça montre encore une fois qu’idolâtrer des artistes, c’est toujours risqué.
De l’Abbé Pierre à Nekfeu, ces affaires montrent ne pas voir le problème systémique des agressions sexuelles d’hommes sur des femmes aujourd’hui, c’est encore une belle preuve d’aveuglement.
Laisser un commentaire