Alexandra Pelosi, journaliste américaine, publiait en 2018 un documentaire sur la polarisation de la politique aux États-Unis : Outside the Bubble: A Roadtrip with Alexandra Pelosi. De quoi montrer le camp auquel elle n’appartient pas, celui des « conservateurs ».
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Synopsis de Outside the Bubble: A Roadtrip with Alexandra Pelosi
« Dans l’intention d’échapper à sa bulle côtière, Alexandra Pelosi entreprend un voyage à travers le pays pour engager des conversations avec ses compatriotes américains dans le but d’acquérir une compréhension sans filtre d’autres perspectives. »
IMDb
D’où vient la polarisation du débat politique aux États-Unis ?
Le principal souci avec Outside the Bubble: A Roadtrip with Alexandra Pelosi, c’est peut-être le manque de contextualisation. On ne nous explique pas du tout d’où vient ce phénomène de polarisation dont on parle. En fait, il ne s’agit que de montrer des américains qui soutiennent Donald Trump, à un moment où il est à mi-mandat. En fait, Alexandra Pelosi ne fait qu’interroger des conservateurs sur différents sujets : emploi, immigration, armes à feu, réchauffement climatique, droits des femmes. L’idée étant de connaître l’avis du camp auquel elle n’appartient pas.
Mais tout cela tombe à plat : dans un débat politique, on entend les parties. Ici, on n’entend pas le camp progressiste et c’est une bonne chose. L’idée était sans doute de laisser s’exprimer le camp conservateur. Mais en fait, on l’entend déjà partout, il a déjà toute la place pour s’exprimer. Par le biais de Trump, par celui des réseaux sociaux ou des manifestations. Au même titre que le camp progressiste par les mêmes médias. Et c’est là qu’on se met à douter de l’utilité d’Outside the Bubble: A Roadtrip with Alexandra Pelosi. D’autant plus qu’à la fin du documentaire (attention spoiler, mais attention, si vous n’avez pas regardé le documentaire, ça ne changera rien), Alexandra Pelosi fait rencontrer ses enfants, donc les petits enfants de Nancy Pelosi, à un conservateur. Il faut savoir que sa mère a été présidence de la Chambre des représentants des États-Unis et est démocrate. Le conservateur avait insulté la descendance de cette femme politique. Alors qu’Alexandra Pelosi ne se moquait pas des gens qu’elle interrogeait et c’était tout à son honneur, elle tente de ridiculiser cet homme. Mais là encore, ça tombe un peu à plat et ça n’apporte pas grand-chose. Alors oui, le monsieur se montre très poli, mais l’effet n’est pas là.
Trump a trop promis aux Américains
Ce serait facile de se moquer des gens qui votent Trump et qui se sont, avec le recul, fourvoyés. Même ceux qui sont encore convaincus de la consistance politique de cet homme d’affaires. Pourtant, au lieu de me faire rire ou de me faire pitié, cela me rend plutôt triste. Il est clair que parmi tous ceux qui sont interrogés, certains ont été manipulés, à cause de difficultés sociales (manque de travail, conditions économiques compliquées). La faute à un président à la rhétorique fallacieuse, à la politique inutile, raciste et anti-écologique.
C’est marrant d’entendre un homme dire « Nous dépensons des milliers de dollars pour sortir dans les bois et boire de la bière », mais il n’est pas que ça. Alors si ce documentaire a bien une utilité, c’est celle-ci : montrer la manipulation de Trump.
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