Affaire dunand

Affaire Dunand : l’autre crime des « disparues de l’Yonne »

Entre 1975 et les années 2000, on estime qu’au moins huit femmes ont été enlevées et séquestrées dans le département de l’Yonne. Des jeunes femmes qui avaient un point commun : celui d’être logées, ou d’avoir été logées par la DDASS, la Direction Départementale des Affaires Sanitaires et Sociales, dissolues depuis 2010. Le tueur en série Émile Louis en avait reconnu sept. Une « affaire criminelle » qui a mis en lumière des dysfonctionnements et des erreurs de la Justice. Mais une autre affaire parallèle, ayant eu lieu presque au même moment, à quelques kilomètres du tueur en série, a éclaté : l’affaire Dunand, du nom de Claude et de son épouse Monique.

Article rédigé dans le cadre du cours de Médias, justice et politique de Fabrice d’Almeida du master Médias, langages et sociétés de l’Université Paris Panthéon-Assas.

Deux femmes séquestrées, violées, et torturées pendant des mois

Le 20 janvier 1984, une femme nommée Huguette sort d’un pavillon dans une impasse d’Appoigny, plus précisément du 12 Allée des Violettes. En réalité, elle vient de s’échapper de trois mois de séquestration, de viol et de torture. La jeune femme atterrit chez sa mère. Tout de suite, elle est emmenée à l’hôpital et entendue par des enquêteurs ainsi que par Jean-Pierre Lauzier, médecin légiste. Huguette lui décrit des sévices de torture et de maltraitance, en montrant des lésions et des cicatrices qui relèvent de l’horreur. Mais surtout, elle déclare qu’une autre jeune femme est elle aussi séquestrée dans ledit pavillon.

Huguette est à l’époque une jeune femme issue de la DDASS, mais dont le contrat de jeune majeur avait été radié. Le 10 octobre 1983, elle répond à une annonce publiée dans L’Yonne Républicaine, pour s’occuper d’une vieille dame, pour un travail nourri et logé. C’est alors qu’elle rencontre le couple Dunand, Claude et son épouse Monique, dans un café à proximité de son foyer de jeunes travailleurs. Pour Claude Dunand, c’est une « bonne nouvelle » : la disparition de Huguette ne souciera personne. Engagée et emmenée dans la maison le 12 octobre, elle découvre là où elle va travailler. Sur place, se trouve un soi-disant « ingénieur », présent pour faire des travaux d’aménagement au sous-sol pour accueillir Huguette. Mais, aucune vieille dame n’est présente dans la maison : on lui dit qu’elle est sortie faire quelques courses. Alors, Claude Dunand lui propose de descendre au sous-sol pour voir où est-ce qu’elle logera. En descendant, Huguette reçoit une couverture sur la tête et est aussitôt enchaînée, suspendue sur la pointe des pieds à un tuyau. La jeune femme se défend comme elle peut, mais est mise à nue, tabassée et violée sur une croix de Saint-Jean par Claude Dunand. Elle a beau crier, les murs étaient capitonnés et une pièce d’environ 9 mètres carrés aménagée dans le sous-sol avec des parpaings, sans fenêtre. Huguette est flagellée avec un fouet, des câbles électriques, ses lèvres et sa poitrine sont percées avec des aiguilles à tricoter. Elle est également partiellement brûlée, notamment avec des formes de croix gammée sur la poitrine ou encore une croix de Saint-André dans le dos. Huguette est violée très régulièrement par Dunand, si bien qu’elle n’arrive plus à compter les agressions.

Puis, d’autres hommes viennent l’agresser dans ce même sous-sol : ce sont les clients de Claude Dunand, qui applique des tarifs fixes. « Brûlures de cigarettes, 300 francs, brûlures au chalumeau, 1 500 francs, passer la nuit avec moi pour me torturer, 5 000 francs », racontera Huguette en interview. Inévitablement, la santé de la jeune femme est en danger, si bien que Claude Dunand est contraint de faire intervenir un médecin. Pour ce dernier, le constat est clair : cela ne peut plus durer, la poitrine de Huguette est trop abîmée et Claude Dunand a été inconscient. Pourtant, il ne va pas prévenir la police suite à cette consultation : il ne sera jamais présenté en tant que suspect au tribunal. Durant trois mois, Huguette est séquestrée et enfermée dans une petite pièce au sous-sol, sans lumière. Pour les Dunand, il faut trouver une autre jeune fille : ils demandent à Huguette de recruter quelqu’un parmi ses amies du foyer de jeunes travailleurs. Une démarche qui ne porte par ses fruits : alors le couple Dunand publie une annonce auprès de l’ANPE  début janvier 1984 pour recruter Mickaëlla, une autre jeune femme, elle aussi passée par la DDASS. Elle rencontre Claude et Huguette chez elle. Huguette tente alors de montrer qu’elle porte un collier-étrangleur et plus généralement son état physique et mental pour la prévenir : sans succès, elle est engagée. En descendant au sous-sol du pavillon, même schéma : la couverture sur la tête, l’enchaînement. Selon Mickaëlla, Claude Dunand n’était pas tout seul ce jour-là. Violée et battue, elle subit le même sort que Huguette, se débat tout autant. Mickaëlla ne mange pas la nourriture qu’on lui donne, de peur d’être droguée.

Pour recruter des clients, les criminels font passer des annonces dans un journal lyonnais nommé Club Amour. Ils se font passer pour une certaine « Monick », qui écrit : « Venez M’ENCHAINER, ME FOUETTER, ME VIOLER ! Je suis brune, 40 ans. Je serai votre esclave totale ». Étaient jointes des photos de Monique Dunand, attachée, fouettée.

Le jour de la fuite de Huguette, celle-ci demande à Monique Dunand l’autorisation pour aller dans la salle de bain du rez-de-chaussée, arrivant à l’attendrir. C’est à ce moment-là qu’elle arrive à fuir : elle tente d’emmener Mickaëlla. Mais la jeune femme, désormais trop faible, ne peut marcher.

Avant Huguette et Mickaëlla, il y avait eu Isabelle, une prostituée piégée par le couple, mais libérée par l’un des clients nommé Christian Grima. Celui-ci avait menacé de dénoncer les Dunand à la police. Selon un autre des clients s’étant exprimé au cours du procès, il y aurait eu une quatrième victime, que Claude Dunand aurait assassinée. Le procès révèle que les Dunand avaient des pratiques criminelles depuis une quinzaine d’années et qu’ils déménageaient régulièrement dans des pavillons isolés, une quinzaine de fois au total. Claude Dunand déclarait à ses victimes qu’elles « finiraient comme les autres », sous-entendant qu’il avait tué d’autres femmes.

Les deux victimes, Huguette et Mickaëlla, décrivent alors les différents types de tortures pratiquées sur leur corps : brûlures à la cigarette et au chalumeau, viols à répétition, éventrations, etc. Des châtiments corporels réalisés par le couple, mais aussi par les clients du couple, avec des tarifs fixés précisément et récités par les victimes. En trois mois, Huguette reste tout le temps enfermée dans la cave et on lui donne de la pâtée pour chien pour se nourrir, ce qu’elle refuse. C’est ainsi qu’elle perd 40 kilos durant sa séquestration. Comme le raconte l’avocat Bernard Revest dans la série documentaire La conspiration du silence, dans cette cave on trouve des croix (notamment des croix de Saint-André), des planches, des colliers, mais aussi du sang séché.

Claude Dunand est retenu en détention préventive durant six ans avant de recouvrer la liberté suite à un vice de procédure. Il avait notamment été aidé par Georges Fritsch, membre de la Fraternité Notre-Dame, association d’aide à la réinsertion des détenus. Pour cela, il avait écrit au garde des Sceaux qui était alors Pierre Arpaillange. Le mari est finalement condamné à la réclusion à perpétuité ainsi que sa femme à cinq ans de prison le 31 octobre 1991 pour « commerce, proxénétisme, sadomasochisme et actes de barbaries ». C’est dix ans plus tard, soit en 2001, que Claude Dunand est libéré. Il décède le 29 juillet 2021 à l’âge de 87 ans.

Une enquête policière et judiciaire qui pose question

Ce qui fait l’affaire Dunand, c’est aussi l’enquête policière et judiciaire qui la compose. Suite à l’évasion de Huguette, qui prévient la police qu’une autre femme est prisonnière allée des Violettes, la police met trois jours à intervenir. Ce n’est que le 23 janvier qu’une équipe du SRPJ de Versailles se rend au domicile des Dunand, sur décision du procureur. Étrangement, ce n’est ni la police locale, ni la gendarmerie qui se déplace. Sur place, les policiers retrouvent tout un tas d’objets dans des boîtes, par exemple des « phallus artificiels en bout et caoutchouc, des pinces à linge en bois, une boîte d’épingles, des aiguilles à tricoter, des pinces de divers type, un entonnoir, des épingles à nourrice, un réchaud de camping à gaz, un tournevis dont le bout était brûlé, une pince à charbon, un transformateur 220 V, deux tubes de vaseline, deux rouleaux de sparadrap, une boîte de boule Quies et divers autres objets », peut-on lire dans un rapport de police. À l’issue de leur garde à vue, Claude et Monique Dunand sont incarcérés : l’affaire est confiée au juge d’instruction Bourguignon.

En s’échappant, Huguette a un éclair de lucidité : emporter avec elle des preuves de la culpabilité du couple séquestreur. La victime emporte notamment des photos. Elle s’empare aussi de trois carnets noirs comprenant les identités des clients du couple et leurs adresses, une cinquantaine au total. Sur ces quelques dizaines, seulement quatre clients sont identifiés. Plusieurs d’entre eux sont décédés entre la découverte de l’affaire et le procès : Paul Lefort, d’une crise cardiaque en juin 1984 ; Georges Ethievant, d’une crise cardiaque également en février 1990 ; un dénommé « Monsieur Joseph » obtient des alibis. Quant à Christian Grima, il est arrêté et jugé : c’est le seul qui le sera dans cette affaire judiciaire en tant que client des Dunand, condamné à six mois de prison. Il tue sa femme et se suicide en 2001. Le principal souci, c’est que ces carnets ont disparus durant l’enquête policière. Ces carnets avaient pu être consultés par Bernard Revest, avocat de Monique Dunand. Une greffière du tribunal d’Auxerre déclare que deux pages avaient été arrachées d’un des carnets.

Selon les propos qu’aurait tenu le principal criminel auprès de Mickaëlla, parmi ses clients il y aurait des personnes « haut placées », « puissantes ». Dans ses dépositions, Dunand ne donne jamais de nom, racontant qu’il ne connaissait pas forcément ses clients, qu’ils avaient des pseudonymes, mais laissait entendre qu’il s’agissait de notables. Ce qui semble logique au vu des sommes demandées pour les sévices, mais qui le rendait également intouchable. Huguette et Mickaëlla étant cagoulées, elles ne pouvaient pas les identifier, ni les reconnaître.

Ce qui est reproché au juge Bourguignon, c’est le fait qu’il ne demandait pas aux victimes qui étaient les clients de leur tortionnaire. Pour les avocats de Claude et de Monique, les clients dans les carnets n’auraient pas été entendus par la police. Il n’ordonne pas non plus de fouilles dans le jardin du pavillon. D’autant plus que l’instruction a duré plus de six ans, alors que les coupables avaient reconnu leurs faits : la recherche des clients n’avançait pas.

En 1997, Monique Dunand chute dans des escaliers et décède. En octobre 1997, c’est Isabelle, l’une des victimes, qui meurt empoisonnée à son domicile. D’ailleurs, elle n’avait pas pu se rendre au procès en 1991 à cause d’un accident de voiture.

Ce qui a permis à Émile Louis et aux Dunand d’agir

Selon nombre de journalistes, il y a un facteur qui a permis à Émile Louis et aux Dunand d’agir : l’origine des victimes. C’étaient toutes des jeunes femmes issues de la DDASS, dont la collectivité ne se préoccupait pas assez. C’est en tout cas ce que pense Isabelle Rose, journaliste à France Bleu Auxerre depuis 1990, qui a notamment couvert le procès aux assises des Dunand.

Dans le cas de Dunand, le magazine Club Amour a permis de trouver des clients. Claude Dunand était également amateur de jazz et intervenait dans une radio locale, Radio Triage. L’un des membres de la radio, Jean-Pierre Chaubard, est un jour invité à dîner avec sa femme chez les Dunand. Claude leur propose une relation sexuelle à quatre, les empêchant de partir avec ses chiens à la porte. Le couple Chaubard réussi à s’en sortir, mais ne va pas se plaindre à la police. Ce même Jean-Pierre Chaubard atteste de la présence d’une jeune fille entre l’enlèvement d’Isabelle et celui de Huguette chez les Dunand, qui semblait « absente ».

On peut aussi rappeler l’origine sociale des clients de Claude Dunand, qui auraient été des gens importants dans l’Yonne. Ce qui a probablement contribué à garder le secret.

Le traitement de l’affaire Dunand dans les médias

L’affaire Dunand fait immédiatement la une dans L’Yonne Républicaine, comme le raconte le rédacteur en chef de l’époque Gérard Delorme dans La conspiration du silence. Le journal ne semble alors pas naïf : « Si, aujourd’hui, Dunand est démasqué, […] l’affaire n’en est pas pour autant terminée ». Les journalistes se demandent qui étaient les clients du criminel, puisqu’on peut lire : « Que conclure de toute la correspondance retrouvée au domicile des Dunand, correspondance qui autorise à penser qu’ils faisaient partie d’un club ? ».

Pour Bernard Revest, l’avocat de Monique Dunand, certains journaux avaient alors qualifié sa cliente de monstre, alors qu’elle a été la première à subir les sévices de Claude, dont résultent des cicatrices (également psychologiques).

En octobre 1991, alors que les Assises vont décider du sort des tortionnaires, le journaliste de L’Yonne Républicaine Philippe Thuru publie un article pour aborder les sévices corporels et psychologiques subis par les victimes des Dunand. Le journaliste se fait « sermonner » selon lui par le curé de la cathédrale d’Auxerre, l’abbé Gabriel Boisseau, par téléphone. Pour lui, le journaliste manque d’empathie. C’est lors de ce procès que la presse et la télévision nationales s’intéressent de plus près à l’affaire et plus uniquement L’Yonne Républicaine ou France 3 Bourgogne en majorité. La presse de faits divers relaie également le procès, comme Le Nouveau Détective. Le procureur de l’époque nommé André Ride, décide de placer les objets de torture retrouvés dans le sous-sol de la maison dans la salle d’audience. De quoi renforcer la concrétisation des crimes commis.

Lors de la libération de Claude Dunand en janvier 2001, le journaliste de France Bleu Jérôme Val réussi à le contacter, alors qu’il est hébergé dans une institution chrétienne de réinsertion d’anciens détenus. L’interview n’avance pas beaucoup sur l’enquête des disparues de l’Yonne. Il est également interrogé par Gérard Delorme, qui lui indique qu’il est interdit de séjour dans l’Yonne. C’est lui qui avait sollicité L’Yonne Républicaine, déclarant avoir souffert de la comparaison avec Émile Louis, mais aussi pour s’excuser des crimes qu’il avait commis. L’homme en profite pour mettre au clair la situation : il n’avait jamais rencontré Émile Louis, alors que la rumeur court qu’ils se connaissaient très bien et s’entraidaient. Néanmoins, il raconte avoir rencontré quelqu’un qui voulait lui donner une fausse identité, de l’argent ainsi qu’un billet d’avion pour le Sénégal. Concernant ses clients, il parle de chefs d’entreprise, de chirurgiens, des magistrats, des bourgeois, ainsi que d’un « homme politique nationalement connu », sans pour autant les nommer.

Parmi les objets médiatiques de référence concernant l’affaire, l’un des premiers est l’ouvrage Les disparues d’Auxerre de l’avocate et criminologue Corinne Herrmann et de Philippe Jeanne. Il se concentre principalement sur l’affaire Émile Louis, mais consacre quelques pages sur l’affaire d’Appoigny.

L’un des journalistes qui a construit son expertise autour de l’affaire, c’est Thierry Fournet, qui travaille sur les affaires de l’Yonne depuis plus de vingt ans. Par le biais de Corinne Herrmann, il réussit à réaliser des interviews avec Huguette et Mickaëlla pour faire comprendre ce qu’elles avaient pu subir. Pour les mettre à l’aise, seul Thierry Fournet et son caméraman Patrick Schmidt. 15 ans après les faits, le journaliste se décide également à aller voir le pavillon du 12 Allée des Violettes. C’est là qu’il en rencontre le propriétaire, monsieur Moreau. Thierry Fournet l’interroge, montre l’environnement et même le sous-sol. Dans son reportage, on aperçoit notamment une allée entourée d’arbres juste après la maison : au bout, une route départementale, qui aurait pu servir aux clients de Dunand qui voulaient se rendre en toute discrétion chez lui. Thierry Fournet, suite à la libération de Claude Dunand, a pu se rendre chez la femme de l’un de ses codétenus, qui l’a hébergé quelques jours. Elle lui raconte qu’il aurait reçu des lettres de menace lui intimant de ne rien révéler sur les clients. Il le retrouve ensuite à Mulhouse et arrive à l’interroger. Claude Dunand lui confirme les différents profils de ses clients, précisant qu’ils habitaient tous en région parisienne. En 2004, le journaliste fait la rencontre d’une personne se disant proche de l’enquête, qui le met sur la piste de « Monsieur Joseph », qu’il retrouve et filme. En montrant les images à Huguette, cette dernière reconnaît le prétendu ingénieur présent le jour du début de sa séquestration. Il ne sera jamais mis en accusation par la suite. Alors qu’il poursuit ses recherches, Thierry Fournet est contacté par Yves Boisset, réalisateur. Ce dernier est alerté par un haut fonctionnaire qui le met en garde contre les rumeurs qui circulent alors, lui demandant de faire attention au vu du nombre de suicides, accidents de voiture et crises cardiaques dans la région. Le soir même, sa voiture est cassée et ses notes sur des témoignages subtilisées. Pour Thierry Fournet, l’affaire Dunand a « défrayé la chronique locale » dans les médias, mais beaucoup moins dans les médias nationaux.

L’affaire Dunand a également été abordée dans la célèbre émission Affaires sensibles de France Inter en septembre 2023. Y intervient le journaliste Michel Mary, spécialisé dans la chronique judiciaire en France, qui a lui aussi couvert le procès des Dunand. Pour lui comme pour d’autres, « il y a eu une telle série de dysfonctionnements dans cette affaire depuis le premier jour ». Le journaliste raconte au micro de Fabrice Drouelle qu’aux assises des Dunand, il y avait peu de journalistes. Au moment de l’affaire, il s’y intéresse déjà, mais se retrouve bloqué par ses sources qui verrouillent les informations : le parquet, la police locale, compte-tenu de la situation. Les informations des avocats ne sont arrivées que plusieurs mois après. Il émet de plus l’hypothèse selon laquelle la presse à l’époque était davantage pudique et qu’elle ne voulait pas étaler les horreurs commises par Claude Dunand et ses clients.

L’affaire Dunand et la politique

Après une saison à Radio Triage, Claude Dunand quitte la radio pour rejoindre Radio Codet Roussel à la demande de Jean-Pierre Soisson, issu du même parti politique. Jean-Pierre Soisson a été maire d’Auxerre durant de nombreuses années, mais également président du conseil régional de Bourgogne, député de l’Yonne et ministre du Travail ainsi que de l’Agriculture. C’est lui qui a aidé à la remise en liberté de Claude Dunand, en transmettant la demande faite par Georges Fritsch à Pierre Arpaillange lui-même, son ami. Il dit ne pas avoir qui était Claude Dunand : trois semaines plus tard, celui qui était alors un prévenu est remis en liberté. Une décision surprenante au moment d’un rebondissement de taille dans l’affaire Émile Louis : l’homme est alors accusé de multiples meurtres et viols, une affaire similaire à celle d’Appoigny.

L’autre aspect « de la politique » dans cette affaire est plutôt religieux, notamment au regard de l’interventionnisme de l’abbé Boisseau. Il était présent aux soirées mondaines et proche des chefs d’entreprise de la région selon l’avocat Bernard Revest.

À lire également : « Victimes de l’Eglise : l’impossible réparation » : Complément d’enquête sur les indemnisations des victimes de violences sexuelles

Bibliographie

« Affaire des disparues de l’Yonne ». In Wikipédia, 24 novembre 2023. https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Affaire_des_disparues_de_l%27Yonne&oldid=209971433.

« Affaire Dunand ». In Wikipédia, 11 décembre 2023. https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Affaire_Dunand&oldid=210438259.

« Émile Louis ». In Wikipédia, 30 novembre 2023. https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=%C3%89mile_Louis&oldid=210148664.

« Entretien avec le tortionnaire – les criminels de l’yonne ». Consulté le 12 décembre 2023. http://criminels-yonne.kazeo.com/entretien-avec-le-tortionnaire-a121767976.

France Inter. « Appoigny 84, un cauchemar pavillonnaire », 29 septembre 2023. https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/affaires-sensibles/affaires-sensibles-du-vendredi-29-septembre-2023-2038215.

Herrmann, Corinne, et Philippe Jeanne (directeur d’Institut médico-éducatif). Les disparues d’Auxerre, 2001. https://data.bnf.fr/temp-work/c0bfb885947e3f6af4dcf53697ab5ef0/.

La conspiration du silence Les ombres de l’affaire Dunand, 2023. https://www.france.tv/france-3/bourgogne-franche-comte/la-conspiration-du-silence/la-conspiration-du-silence-saison-2/5453772-les-ombres-de-l-affaire-dunand.html.

La conspiration du silence Les survivantes, 2022. https://www.france.tv/france-3/bourgogne-franche-comte/la-conspiration-du-silence/4360642-les-survivantes.html.

La conspiration du silence Où sont passés les tortionnaires ?, 2022. https://www.france.tv/france-3/bourgogne-franche-comte/la-conspiration-du-silence/4360648-ou-sont-passes-les-tortionnaires.html.


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