droit à l'avortement

Le droit à l’avortement est-il en danger en France ?

La liberté pour les femmes de recourir à l’IVG est-elle en danger ? Non, du moins pas dans l’immédiat en France, bien qu’il reste encore trop d’obstacles. Mais les détracteurs du droit à l’avortement se font de plus en plus entendre.

Parmi les thématiques féministes qui me tiennent à cœur, il y a celle du droit à l’avortement. L’année passée, j’ai travaillé sur les 50 ans du vote de la loi Veil, en réalisant un témoignage vidéo de Martine Storti, journaliste à Libération à l’époque et féministe engagée (notamment au MLF. L’ancienne journaliste le clame haut et fort depuis des années : le droit à l’avortement est nécessaire dans la convergence des luttes. Ce combat a attrait à d’autres combats féministes, encore aujourd’hui. Voici ce qu’elle écrivait en 2020 dans son ouvrage Pour un féminisme universel : « La lutte contre les violences sexistes et sexuelles a de nombreux points communs avec celle pour la libéralisation de l’avortement : […] elle concerne toutes les femmes, par-delà les différences de classe, de culture, de religion, de pays, par-delà un vécu différent. Ces différences ne sont pas gommées, mais dépassées. Ainsi, dans un pays où l’avortement est interdit, les plus pauvres en souffrent davantage que les plus aisées, lesquelles ont les moyens d’aller interrompre leur grossesse à l’étranger, tandis que les autres doivent prendre le risque de la clandestinité, de la mutilation et parfois de la mort. Mais toutes les femmes savent ce qu’est une grossesse non désirée, ou son éventualité. »

En 2025, cela fera 50 ans que la loi Veil sera entrée en vigueur. Et le 8 mars 2025, nous fêterons la première année de la « liberté garantie à la femme d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse » dans la Constitution. Sauf que le 19 janvier dernier, plusieurs milliers de personnes ont défilé à Paris pour s’opposer au droit à l’avortement. Une manifestation organisée chaque année proche de la date anniversaire de la promulgation de la loi Veil. Cette “marche pour la vie” aurait réussi 15 000 manifestants selon les organisateurs, 4 300 selon la préfecture de police. Cette année plus que les autres, les manifestants étaient plus nombreux. Selon le président de la Marche pour la vie Nicolas Tardy-Joubert, il y aurait eu 10 millions d’avortements depuis la promulgation de la loi Veil ; pour l’association, c’est autant de morts. On assiste à une sorte de retour en arrière sur les questions de droits des femmes, du moins dans la société. parmi les participants, un certain nombre de catholiques radicaux et de partisans de l’extrême-droite.


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