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How to Have Sex : un film adolescent, mais qui fait bien de l’être

Cela dépend des gens, mais aux alentours de 18 ans, c’est l’âge des premières soirées alcoolisées, la prise de plus en plus d’indépendance vis-à-vis des parents, la découverte des autres et inévitablement, le rapprochement avec les autres, qui vient souvent avec du sexe. How to Have Sex, c’est tout ça, mais bien plus que ça : c’est aussi une histoire de traumatismes qui peuvent en résulter.

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Synopsis de How to Have Sex

« Afin de célébrer la fin du lycée, Tara, Skye et Em s’offrent leurs premières vacances entre copines dans une station méditerranéenne ultra fréquentée. Le trio compte bien enchaîner les fêtes, cuites et nuits blanches, en compagnie de colocs anglais rencontrés à leur arrivée. Pour la jeune Tara, ce voyage de tous les excès a la saveur électrisante des premières fois… jusqu’au vertige. Face au tourbillon de l’euphorie collective, est-elle vraiment libre d’accepter ou de refuser chaque expérience qui se présentera à elle ? »

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Le choix des couleurs pour refléter les émotions des personnages

Au-delà de l’histoire ou du jeu d’acteur, la mise en scène m’a marqué, surtout au niveau du choix des couleurs. Au début, tout est vif, comme pour représenter la fougue d’une jeunesse venue fêter les vacances après des examens. Des teintes qui appellent à une belle vie, à un avenir radieux. Et lorsque l’histoire bascule, tout s’assombrit, se ternit, le futur s’entrevoit bien moins.

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Le tout est sublimé par des plans relativement longs dans How to Have Sex, mais pas trop quand même. Ils le sont suffisamment pour apprécier la mise en scène, la photographie du film, sans en faire des caisses. Bien joué à la réalisatrice Molly Manning Walker.

Est-ce que le sexe, ça s’apprend ?

Léger spoil : Tara, le personnage principal de How to Have Sex, n’a jamais eu de rapport sexuel. Et c’est un problème pour elle, puisqu’elle ne se sent pas assez mature à cause de ça : c’est d’ailleurs une source de moquerie, ou plutôt de taquinerie, de la part de ses amies. Elles la poussent à aller vers les garçons, à expérimenter. Et c’est bien ce qui va la mettre entre de mauvaises mains (littéralement). Il y a une expression pour cela : la pression sociale.

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Le film de Molly Manning Walker parle principalement de consentement et de perte de virginité, en même temps. Un cocktail explosif, mais surtout qui peut être dévastateur. À cela, l’un des remèdes, c’est la sororité : se soutenir, parler, c’est la solution toute trouvée par le film. How to Have Sex parle surtout aux femmes et ce n’est pas nécessairement un problème. Mais le film parle aussi aux hommes : l’un des personnages, Badger, sait que son comparse, Paddy, peut mal se comporter avec les filles. Pourtant, s’il ne pardonne pas, il laisse passer, faute de volonté. Dommage sans doute que cette scène ne soit pas assez appuyée. C’est d’ailleurs l’une des grandes limites du film : il ne dure qu’une heure et demie, pour des thématiques qui méritent tellement plus de temps et d’espace médiatique. Un traitement dans le cinéma qui se fait de plus en plus de place et qui est à saluer, ce d’autant plus dans une industrie entachée par les affaires d’agressions sexuelles.

How to Have Sex est sans doute à montrer aux adolescents

Le jeu d’acteur de Mia McKenna-Bruce est assez incroyable je dois dire. Il est vrai que sa petite taille et ses joues légèrement joufflues accentuent son côté « adolescente » et non « jeune femme » qui colle parfaitement au personnage. Si elle sait être une femme forte, pleine de vie, elle sait aussi être triste, perdue : elle semble être mal à l’aise. Si le film n’est pas un chef-d’œuvre, sa proposition lui permet quand même de se démarquer des autres films montrant la même période de vie et posant les mêmes questionnements autour de la sexualité et du sens de la fête.

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Au final, How to Have Sex est un film à l’instar de la série Netflix Sex Education : une œuvre cinématographique qui peut aider les adolescents à investir leur sexualité (ou non) avec de la prévention. Alors oui, le premier est un drame quand l’autre est davantage une comédie, mais tous les genres sont bons pour préparer ceux à qui ils s’adressent, qui inévitablement expérimenteront. Alors, plutôt que de les réprimander, mieux vaut les guider.


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