France 3 a récemment diffusé un documentaire de la nouvelle série Un jour, un destin, consacré à Le Splendid, célèbre troupe de théâtre à l’origine de classiques de la comédie française au cinéma, comme Les Bronzés ou Le Père Noël est une ordure. Retour sur la création, l’apogée et la fin de cette troupe si particulière et si chère aux Français.
Le synopsis de Un jour, un destin – Le Splendid
« On pensait tout connaître du Splendid, de ses personnages et de leurs répliques devenues cultes. Et pourtant, tout n’avait pas été raconté sur cette bande de copains. Le Splendid a bousculé les codes et révolutionné l’humour dans les années 70 et 80, au café-théâtre puis au cinéma avec « Les Bronzés » et « Le Père Noël est une ordure ». Comment ont-ils initié ce rire décapant ? De quelle manière ont-ils inventé leurs héros à la fois caricaturaux, drôles et attachants ? Les membres du Splendid eux-mêmes, mais aussi leurs amis et leurs héritiers, dévoilent leurs inspirations et les coulisses de leur succès. À l’aide d’archives et d’anecdotes révélées pour la première fois, retour sur une aventure populaire qui s’écrit depuis quarante-cinq ans. »
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Mai 68 a rendu le théâtre au peuple : comment Le Splendid a-t-il été créé
Là où le documentaire passe un peu trop rapidement, c’est sur la création de la troupe. Il est effectivement expliqué qu’elle s’est principalement formée au lycée, lorsque tous les comédiens étaient dans le même établissement. Mais le rôle qu’a joué Mai 68 et les changements sociétaux qui en découlent ne sont peut-être pas bien expliqués.
C’est dommage, puisqu’il y aurait plein de choses à dire à propos de ça et de nos comédiens préférés. La création d’un café-théâtre coopératif, où chacun à des parts égales, ça a été une réussite. Ce qui était loin d’être une évidence au départ : l’aventure s’est même révélée très complexe et ça le documentaire le montre très bien. Galères des travaux, galères financières : tout y est. Heureusement pour nos compères (bien qu’on ne parle ni de Gérard Depardieu, ni de Pierre Richard), ils ont eu des coups de pouce : de Jean Rochefort, mais aussi de Coluche. Plein d’images d’archives, de scènes filmées au théâtre, qui enrichissent profondément la narration. D’autant plus que les interventions des comédiens ou de leurs proches sont presque mise au second-plan, ce qui renforce l’immersion.
Les Bronzés : la recette d’un succès arrivé un peu par hasard
Vous le savez peut-être, l’histoire des Bronzés a débuté avec une pièce de théâtre écrite avec beaucoup de mains. Dans Amour, coquillages et crustacés, Le Splendid a créé une pièce à partir de scène qu’elle a vécue en club de vacances où elle se représentait. Chaque comédien écrivait son rôle, créait son personnage et devait pouvoir jouer n’importe quel autre personnage. Et ça marche : forts de stéréotypes au fond de vérité, ces personnages touchent, et surtout amusent, font rire. Ça fonctionne tellement bien qu’il faut en faire un film : Les Bronzés. Beaucoup d’entrées pour des « inconnus » (ce ne sont pas eux), qui leur permettent de remplir leur théâtre.
Après quelques négociations, ils acceptent de faire une suite : Les Bronzés font du ski, un an seulement après le premier film. Rebelote : carton plein pour Le Splendid, ce à quoi personne ne s’attendait vraiment. Le clou est définitivement planté avec Le Père Noël est une ordure. D’autres pièces de la troupe ont été adaptées, comme Papy fait de la résistance. Puis, c’est l’apogée pour ces comédiens, qui partent tous tourner des comédies françaises à succès, dont on se rappelle encore les scènes, les histoires. Tout cela va entacher le collectif.
La fin d’un collectif idéaliste
Le Splendid était-il trop idéaliste ? Difficile à dire, tant il a fait, et a inspiré de comédiens, à l’image du film Les Sous-Doués. Leur descendance, ce sont Les Nuls, par exemple. Quoiqu’il en soit, tous ces films, ce succès, cela a permis à chacun de se révéler vraiment. Cependant, certains ne souhaitaient plus continuer avec les autres, voulant s’affirmer individuellement. Et c’est là que le collectif en pâtit. Ce que montre Un jour, un destin, c’est qu’il n’y a pas de rancœur entre les comédiens et qu’ils s’entendent toujours très bien.
Tout cela a malheureusement donné Les Bronzés 3 : Amis pour la vie, opus le moins aimé de la série, tourné des années après Les Bronzés font du ski. Si la bonne entente est toujours là, que l’écriture a été collective, que le tournage était très drôle, il manque quelque chose. Ça, le réalisateur Patrice Leconte l’explique bien : l’innocence. Ce qui différencie ce film des deux autres, c’est que là les attentes étaient grandes, la préparation bien plus importante. Cela a peut-être retiré la spontanéité qui avait fait la magie du Splendid
Un jour, un destin – Le Splendid : un documentaire truffé d’histoires à raconter
1h40 pour ce film documentaire, c’est long, mais c’est passionnant. Évidemment, la voix de Laurent Delahousse est toujours un bonheur à écouter, mais ce n’est pas tout. Images d’archives, images et anecdotes exclusives rendent ce documentaire particulier, et surtout complet, d’une grande richesse. Si vous voulez comprendre le phénomène des Bronzés et plus généralement du Splendid, vous vous devez de regarder cet épisode de Un jour, un destin.
Un jour, un destin – Le Splendid et disponible sur France TV gratuitement jusqu’au 14 novembre 2023. Pour aller plus loin, je vous invite à regarder la vidéo de Calmos à propos des Bronzés, retraçant la force et l’impact du film sur les Français :
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