Y a-t-il un lien entre le fait de marcher et le fait de philosopher ? Est-ce que la marche est une expérience propice à la réflexion ? Quelle est la relation entre marche et philosophie ?
La marche est une activité que l’on fait tous les jours plus ou moins. Elle nous permet de se déplacer d’un point A à un point B. Dans cet exercice, nous parlerons plus particulièrement de la marche comme activité propre et non comme un moyen de déplacement. Cependant, les rapports entre marche et philosophie peuvent être appliqués dans la marche quotidienne, que l’on fait tous les jours en se rendant à son travail, etc.
Marcher, c’est avant tout s’ennuyer. On ne fait que mettre un pied devant l’autre, continuellement. La seule chose qui peut nous distraire est l’environnement dans lequel on se trouve, que l’on peut appréhender, regarder, écouter. C’est par l’ennui que l’on peut contempler la nature : on n’a que ça à faire. C’est en quelque sorte une déconnexion de notre société, de notre routine, mais pour se reconnecter avec soi, pour philosopher, réfléchir.
La marche et la philosophie proposent un parallèle intéressant : celui du corps et de l’esprit. L’intérêt de la marche est qu’elle occupe le corps tout en libérant l’esprit de toute activité. Elle nous laisse la place pour réfléchir à ce que l’on veut. De plus, on réfléchit pour éviter de s’ennuyer pendant la marche et c’est aussi un moyen pour mettre de côté les « souffrances » que l’on peut ressentir en marchant : mal aux pieds, etc. Occuper à tel point l’esprit nous fait oublier notre réelle activité de base : la marche. Perdus dans nos pensées, on en oublie ce que notre corps fait, il fait ce qu’il veut et va où il veut de façon intuitive.
Pour moi, tout l’intérêt de la marche réside dans l’ennui et la contemplation de son environnement. C’est dans ces deux « sous-activités » que l’on peut trouver les ressources nécessaires à son épanouissement personnel et à sa créativité. Presque à chaque fois, les (meilleures) idées me viennent lorsque je m’ennuie. Puisque je ne suis distrait par rien, je peux philosopher en toute tranquillité.
A une époque où l’on nous parle constamment de productivité, la marche ne produit rien ; elle « procure » comme disait Nietzsche. Si ce qu’elle « procure » peut paraître flou, non-concret voire inutile ; la marche apporte parfois plus que de produire quelque chose en travaillant (le travail occupe l’esprit également). Se détacher du produit que l’on fait et davantage penser à la raison pour laquelle on le fait permet de se sentir mieux, mais aussi de pouvoir l’améliorer ou de le faire plus rapidement.
Une séance de marche peut procurer énormément de bien, à l’instar d’une bonne nuit de sommeil. Durant celle-ci, on peut réfléchir, aller de sujet en sujet, se décharger mentalement de plusieurs problèmes que l’on résout au fur et à mesure, ou même faire le deuil de questionnement auxquels on comprend que l’on n’en aura sûrement jamais de réponse. On peut aussi avancer sur d’autres problèmes sur lesquels on est bloqué depuis un certain temps, les revisiter permet de les voir d’une autre manière, d’un autre point de vue et ainsi pouvoir les résoudre plus facilement ; on en revient à la déconnexion-reconnexion évoquée précédemment.
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