peaky blinders

Le rap français et « Peaky Blinders »

En analysant les paroles de nombreux morceaux de rap francophone, on se rend compte que beaucoup font des références plus ou moins directes à la série. Que ce soit pour parler de Peaky Blinders ou de Thomas Shelby (surnommé Tommy), les termes sont nombreux. Le rap semble avoir un attrait assez particulier pour la série, comme d’autres références culturelles ayant pour thématique principale le gang, à l’instar du film Scarface.

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L’ambition commune entre le rap et Peaky Blinders

Comme le rap, Peaky Blinders a attrait au succès et à l’ambition : c’est pourquoi ce genre musical reprend ces thématiques dans plusieurs morceaux. On se rend compte que de nombreux artistes s’identifient à l’ambition dévorante et au succès fulgurant de Thomas Shelby, le personnage principal de la série. Les rappeurs aussi aspirent à la richesse, au pouvoir et au respect, en utilisant l’image du personnage comme symbole de réussite. Cela passe par des comparaisons directes : “comme Thomas Shelby”, ou par des figures de style plus complexes.

C’est par exemple ce que fait Jul dans Gigi : “J’suis dans l’game, mais j’ai la mentale, tu connais Peaky Blinders” ou Guy2Bezbar dans sa chanson Boy : “On fume la moula, eh boy (wah, wah, eh, boy), j’suis dans le bizi comme les Peaky Blinders (Peaky Blinders)”. L’autre penchant à cela, c’est la thématique de la violence et du monde criminel, des gans. Comme Peaky Blinders, le rap francophone est imprégné de violence et de criminalité.

La dureté de la rue

Les rappeurs s’inspirent de la série pour décrire leur propre réalité, souvent marquée par la dureté de la “rue” et la nécessité de se battre pour survivre. DA Uzi l’exprime clairement sans son morceau Tommy Shelby : “J’ai fait couler l’sang, j’avais pas l’poil hérissé (jamais) / Ils savent tous qu’on a pris des risques, bâtard, j’suis Tommy Shelby”. Tout comme Willyod dans Saut d’Humeur : “On reviendra comme un Peaky Blinders / Un calibre dans la poche je suis full stuff”. Ce qui fait naître tout cela, c’est l’environnement dans lequel évoluent ou ont évolué les rappeurs.

À l’instar de Thomas Shelby, ils peuvent avoir un passé difficile et des traumatismes. Leurs vers résonnent alors avec la série et expriment le mal-être de ces rappeurs ainsi que la difficulté de se libérer d’un passé douloureux. Certains l’assument directement, comme Klem Schen dans son morceau Peaky Blinders : “J’suis quelqu’un d’honnête, un peu perdu / J’suis là mais mon cœur s’est pendu”. Même chose pour DA Uzi dans Tommy Shelby : “J’ai des séquelles de la tour”.

Famille et loyauté : des valeurs communes

Autre valeur qu’on peut considérer comme commune entre le rap et Peaky Blinders : la famille et la loyauté qui vient avec. Pour survivre, les acteurs de ces deux environnements doivent pouvoir compter sur leur famille, qu’elle soit de sang ou de cœur. La famille Shelby est soudée par une loyauté indéfectible. Les rappeurs reflètent cet aspect en soulignant l’importance de la famille et des amis, et leur détermination à les protéger à tout prix.

Sirap l’évoque par une comparaison simple dans son morceau Tracksuit : “Tout pour la mif comme un Shelby”. Pareil pour Jul, pour qui la loyauté prime sur tout, comme il l’exprime dans Cramoutch : “Je suis lʼgardien mon frère comme Thomas Shelby, ça sʼtue entre pote pour lʼargent cʼest quoi cette vie”.

Le style vestimentaire des Peaky Blinders

Il faut également mentionner que l’esthétique soignée des Peaky Blinders, avec leurs costumes élégants et leur ambiance sombre, est reprise par les rappeurs. Ils s’identifient au style vestimentaire et à l’attitude des personnages, cultivant une image à la fois classe et rebelle. Werenoi reprend par exemple la casquette dans Magot : “Béret comme un Peaky Blinders (Blinders), j’cal’ pas les équipes de bandeurs”. De même pour Jok’Air dans Jok’Chirac : “J’suis Thomas Shelby sous son béret, chaussettes hautes comme un acteur porno”. Avec le style vestimentaire vient aussi la coupe de cheveux de Thomas Shelby.

C’est ce que reprend ARY dans Stone Island : “J’ai la coupe rasé sur les côtés comme un Peaky Blinders (Viens huun)”, ou encore Prince Waly dans GRÜNT #48 : “Un irlandais qui avait la même coupe que Tommy Shelby”. Enfin, il faut mentionner la présence de l’alcool et plus particulièrement du whisky, repris par HRZ dans 0.8 ZEN : “Je fais le business plan, je me sens comme Tommy Shelby, je sers un verre de Scotch”. Boisson également reprise par Laylow dans PIRANHA BABY : “Mets-nous du whisky comme les Peaky (Blinders), j’crois qu’j’vais passer voir le paki’”.


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