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Un an de guerre au Soudan : une crise humanitaire majeure « oubliée »

Cela fait un an que la guerre au Soudan a débuté : elle a causé des milliers de morts et de blessés et provoque une famine qui pourrait avoir de graves conséquences, ce alors même que les aides humanitaires sont bloquées par les groupes armés qui se disputent le pouvoir.

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L’anniversaire de la guerre au Soudan

Elle semble presque oubliée, et pourtant : la guerre au Soudan fait toujours rage. Ce mardi 16 avril, Hugo Décrypte revenait sur ce conflit « oublié », comme bien d’autres médias comme France 24 ou encore RFI (cœur sur le service public). Pour rappel, deux forces s’opposent pour l’obtention du pouvoir : le chef des armées Abdel Fattah al-Burhane et Mohammed Hamdane Daglo (aussi appelé Hemedti), qui dirige les FSR, pour Forces de soutien rapide, une organisation paramilitaire. En fait, les deux avaient réalisé un coup d’État en octobre 2021 pour faire tomber le président Omar el-Béchir, qui était au pouvoir depuis 30 ans.

Depuis, des tensions sont nées entre les deux hommes, sur le projet d’intégrer le FSR au sein de l’armée. En réalité, les deux forces armées sont rivales et c’est pour cela que la guerre a éclaté. Elle est d’ailleurs alimentée matériellement par d’autres pays : l’Égypte et l’Arabie saoudite pour l’armée, les Émirats arabes unis ainsi que le groupe russe Wagner pour le FSR.

Une crise humanitaire catastrophique pour les populations

Ce 15 avril, une conférence humanitaire sur la guerre au Soudan s’est tenue à Paris : 2 milliards d’euros de promesses de dons ont été faites, à destination du plan de réponse de l’ONU. Ces dernières en espéraient malheureusement quatre. On compte parmi les donateurs près de 60 gouvernements, dont la France, et c’est une bonne chose. Le souci, c’est qu’au Soudan, la situation est plus compliquée : en fait les deux groupes armés refusent l’arrivée de nourriture et de matériel à destination des populations, de peur qu’ils contiennent des armes. La priorité, c’est aussi de régler le problème de l’accès humanitaire.

Et l’ONG Amnesty International n’est pas dupe : dans un article de blog, elle rappelle que plus de 14 700 personnes ont été tuées depuis un an. En plus de ça, 10,7 millions de personnes ont dû se déplacer à cause des combats et elle précise qu’au moins 14 millions d’enfants, « soit la moitié des enfants du pays, ont besoin d’une aide alimentaire. » Enfin, les organisations internationales humanitaires « ont recueilli à de multiples reprises des preuves de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité et d’autres violations graves du droit international humanitaire commis par les forces gouvernementales soudanaises, qui ont notamment tué illégalement des civil·e·s, détruit illégalement des biens de caractère civil, violé des femmes et des filles, déplacé de force la population civile et utilisé des armes chimiques. » De quoi montrer à quel point la situation y est grave. Ce qui est scandalisant, c’est que jusqu’à cette conférence humanitaire, « l’appel des Nations unies n’était financé qu’à hauteur de 5% ». Une preuve que les gouvernements du monde entier n’en ont pas fait assez pour les Soudanais, sans parler des gouvernements qui aident l’armée soudanaise ainsi que le FSR.


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