Alors que le travail dans les entrepôts et dans les magasins est difficile partout, Action propose un modèle d’entreprise particulier, où les prix sont cassés. Derrière ce « discount » très attractif, se cachent des méthodes de management qui posent question. Complément d’enquête a diffusé un documentaire sur la chaîne : Action : toujours moins cher mais à quel prix ?.
Action : toujours moins cher mais à quel prix ?, résumé
« Avec près de 850 magasins en France, Action est devenu l’enseigne préférée des Français. En une décennie, le discounter néerlandais s’est imposé dans l’Hexagone. En cette période d’inflation, ses prix très serrés attirent toujours plus de clients. Les équipes de « Complément d’enquête » ont découvert comment l’enseigne négocie avec ses fournisseurs pour obtenir les prix les plus bas possible, au détriment parfois de la qualité et de la sécurité des produits. De la réception des produits dans ses entrepôts à la mise en rayon en magasin, Action s’appuie sur une organisation millimétrée où chaque seconde compte. Le turnover dans certaines régions atteindrait un niveau très élevé, de 70% à 80%, et le nombre de maladies professionnelles et d’accidents du travail serait en augmentation. »
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Action : des méthodes de management problématiques qui coûtent au contribuable
Ce dont on se rend compte, c’est que le modèle de management d’Action pousse les responsables de magasin à harceler leurs salariés, à cause des timings très serrés de mise en rayon, de passages en caisse, etc. Le temps est très important pour l’entreprise, quitte à supprimer les heures supplémentaires, ou à surveiller les employés via la vidéosurveillance du magasin.
L’élément le plus problématique, c’est sans doute la manière dont les salariés sont protégés, du point de vue de leur santé physique. En moyenne, Action paraît avoir plus d’accidents du travail et d’arrêts maladie que dans le reste de la grande distribution. Sauf que ces soins de santé, ils sont couverts en partie par l’État : la manière dont Action travaille nous coûte de l’argent, plus que de raison.
Un modèle économique qui pousse la qualité vers le bas
L’autre pendant d’Action, est plutôt économique, ou du moins écologique. Complément d’enquête le montre très bien dans son reportage : Action fait des offres à prendre ou à laisser aux usines, quitte à les mettre en danger ou à changer. Cela favorise évidemment le non-respect des normes des produits ainsi qu’une maltraitance des travailleurs étrangers, qui se trouvent le plus souvent en Chine.
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Cela entraîne aussi une baisse de la qualité des produits, qui doivent alors être remplacés plus fréquemment. On a beau dire qu’Action coûte moins cher, on y achète parfois des produits de moindre qualité, qu’il faut plus rapidement remplacer.
Le coût économique et écologique d’Action
À cause de son fonctionnement, Action a un coût économique et écologique pour les Français. Certes, on peut y acheter à petits prix, et il y a même des « marques » qu’on peut trouver dans les magasins de l’enseigne. Moi-même, j’ai déjà consommé là-bas.
Sauf que pour les objets de décoration, les accessoires, etc. la qualité est souvent trop faible. Aux côtés d’enseignes comme Gifi, B&M, Four-fouille, Centrakor ou encore Noz, ces magasins proposent des produits pas chers, mais qui se cassent plus facilement. Des produits qui peuvent aussi contenir des substances chimiques polluantes et/ou mauvaises pour notre santé. Dans l’idéal, il faudrait consommer moins, mais mieux. Dépenser davantage dans un produit, réfléchir à son achat, pour qu’il tienne ne plus longtemps possible et soit le plus « vertueux ». Une pratique difficile, tant ces magasins nous poussent à consommer. Encore une fois, Complément d’enquête prouve son utilité publique à une heure de grande écoute. Moins que de changer nos habitudes de consommation, l’idée est plutôt d’éveiller les consciences (au moins dans un premier temps) : et c’est ce que l’émission a réussi à faire ici.
Une émission disponible gratuitement en replay jusqu’au 20 juin 2025 sur France.tv.
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