Lancé par le député insoumis François Ruffin, le Front Populaire a fini par se former à partir de presque tous les partis de la gauche pour les prochaines élections législatives, à savoir : Les Écologistes, La France Insoumise, le Parti Communiste Français, le Parti Socialiste ainsi que les mouvements Place Publique, Génération⸱s ainsi que GRS.

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Le communiqué des partis de gauche qui participent au Front Populaire

« Nous avons échangé ce jour pour faire face à la situation historique du pays, suite aux résultats des élections européennes et à la dissolution de l’Assemblée nationale.

Nous appelons à la constitution d’un nouveau front populaire rassemblant dans une forme inédite toutes les forces de gauche humanistes, syndicales, associatives et citoyennes. Nous souhaitons porter un programme de ruptures sociales et écologiques pour construire une alternative à Emmanuel Macron et combattre le projet raciste de l’extrême-droite.

Dans chaque circonscription, nous voulons soutenir des candidatures uniques dès le premier tour. Elles porteront un programme de ruptures détaillant les mesures à engager dans les 100 premiers jour du gouvernement du nouveau front populaire. Notre objectif est de gouverner pour répondre aux urgences démocratiques, écologiques, sociales et pour la paix.

En écho à l’appel des syndicats ce soir et de la jeunesse, nous appelons à rejoindre les cortèges et à manifester largement.

A la manière dont nous gouvernerons, sur un cap clair, nous voulons bâtir ce nouveau front populaire avec toutes les forces qui partagent cette ambition et cet espoir.

Face au Rassemblement National et à Emmanuel Macron, il n’y a plus le choix

Tout d’abord, sur Emmanuel Macron et son parti Renaissance : le président de la République joue encore une fois à un jeu dangereux. On ne sait pas bien pourquoi il dissout l’Assemblée nationale finalement : avec la casse sociale qu’il a mise en place, il a désormais tous ses sièges à perdre. C’est assez certain : il perdra des députés dans l’opération. L’idée machavélique derrière, ce serait celle de laisser faire le Rassemblement National, le faire entrer au gouvernement, pour qu’il échoue et qu’il se ridiculiser en 2027. Sauf que c’est extrêmement dangereux et qu’il ne faut pas le faire. Le tout en organisant des élections législatives en trois semaines : de quoi contrôler le temps et de ne pas laisser les partis politiques faire campagne, de désorganiser les électeurs aussi. Et si les électeurs ne votaient finalement pas pour le Rassemblement National, l’objectif d’Emmanuel Macron, c’est aussi de diviser les forces de gauche, de ne pas les laisser s’unir. L’objectif de Renaissance, c’est d’envoyer suffisamment de candidats au second tour face aux candidats de l’extrême-droite et de laisser le barrage républicain se faire, une nouvelle fois, après plusieurs élections. Globalement, 40 députés de plus et Macron pourra faire ce qu’il souhaite de la France, quand il faudrait 200 sièges de plus au RN pour gagner la majorité absolue, ce qui est très loin d’être gagné.

Quant au Rassemblement National, il a là tout à gagner, avec sa bonne dynamique à l’issue de ces élections européennes et ses sièges remportés. Si on pense que la jeunesse n’emmerde plus le RN, on se trompe à moitié. Il faut rappeler que le Rassemblement National ne vote jamais dans l’intérêt des Français, toujours dans le sien. Il faut rappeler que le Rassemblement National, c’est un parti qui a raté deux débats du second tour des présidentielles consécutifs face au même candidats : Macron. Il faut rappeler que le Rassemblement National, c’est un parti tellement clientéliste qu’il place en tête de liste un Jordan Bardella qui ne connaît pas ses dossiers, s’auto-détruit en débat face à un Gabriel Attal davantage préparé, et qui a l’un des pires bilans du Parlement européen pour la simple et bonne raison qu’il n’y a presque rien fait. Qu’on soit d’accord ou pas avec la politique du Rassemblement National, force est de constater que ce parti n’est pas seulement dangereux parce qu’il souhaite une politique raciste, conservatrice, xénophobe, contre les droits des LGBT, mais aussi parce qu’il manque cruellement de cohérence et de compétence politique.

Le jeu des élections : une candidature par circonscription, c’est très puissant

L’intérêt du Front Populaire, c’est de reprendre ce qu’avait été la Nupes, à savoir une alliance des forces de gauche pour aller récupérer un maximum de sièges à l’Assemblée nationale, ce qui avait plutôt bien fonctionné, mais n’était pas allé assez loin. Au regard des votes à l’Assemblée, il apparaît que la Nupes reste cohérente et solidaire. Un Front Populaire qui a pour ambition de placer un unique candidat par circonscription. L’objectif est clair : faire passer un maximum de candidats au second tour, ce qui est possible.

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Si l’on prend les différents sondages et/ou résultats des élections européennes, l’assemblage des partis de gauche concurrence fortement avec l’extrême-droite et devance Renaissance ainsi que Les Républicains, et de loin. Dans l’idée où des seconds tours font opposer un candidat de gauche et un candidat du RN, le barrage républicain tiendrait-t-il ? Probablement que pas dans toutes les circonscription, mais il pourrait faire remporter des sièges nécessaires.

Un Front Populaire qui doit tenir, sous peine de trahir les électeurs de gauche

Ce que tente Emmanuel Macron, c’est aussi d’aller chercher des candidats du côté des ailes droites du PS ou encore des écologistes, afin de conserver le contrôle. Si le Front Populaire tient, il n’y aurait alors pas droit et ça, ça risque de bien le vexer. Pour cela, il faut répartir de manière équitable les sièges. François Malaussena a une réflexion intéressante sur X : la reconduction de tous les députés sortants, ainsi que ceux qui avaient fait un certain score aux précédentes législatives. Si un parti avait largement échoué dans une circonscription, on essaie un autre parti. Tandis que dans celles qui restent, on les réparti de manière proportionnelle au regard des résultats aux précédentes élections. Il faut aussi une gauche exemplaire qui n’engage pas de candidats ayant des casseroles derrières eux.

Et pour le programme, on conserve le même, celui de la Nupes, avec des mesures générales fortes. Pour les questions qui divisent, il faudra voir ça quand on aura du temps et des moyens, dans un endroit prévu tout trouvé : l’Assemblée nationale. On l’a peut-être oublié, mais c’est à ça qu’il sert, notre Parlement : confectionner des lois à plusieurs, en créant le consensus, en façonnant la législation tout au long de débats, de votes, de commissions parlementaires.

Si ce Front Populaire ne tient pas, les conséquences pourraient être désastreuses pour la gauche française : cela créerait une crise de confiance énorme auprès de ses électeurs, qui seraient alors perdus. De quoi renforcer un abstentionnisme aux élections déjà trop élevé. Alors faisons en sorte que ce Front Populaire tienne, et que nous soyons fiers d’être Français.